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Alimentation et digestion

Les règles diététiques

Le cheval a un petit estomac et un gros colon. Il est fait pour manger toute la journée presque sans interruption. Quand il vit au box, son alimentation doit être particulièrement étudiée.
Une digestion partagée
Seul un tiers de ce que le cheval ingère reste dans son estomac (pendant 6 à 8 h) pour y être digéré. Le reste ne fait que transiter par la poche gastrique avant d'être digéré plus loin. Les protéines et les graisses des céréales sont lysées par les enzymes de l'intestin grêle, tandis que les fibres ne sont détruites que dans le gros intestin.
Eau-foin-grains
Ces éléments de physiologie permettent de comprendre pourquoi il faut d'abord abreuver les chevaux, puis leur donner du foin, avant de terminer, quand ils ont consommé leur fourrage, par la distribution des céréales ou des aliments complets. Si l'on donne à boire après le grain, celui-ci va gonfler et provoquer des dilatations douloureuses de l'estomac. Le foin doit être ingéré avant le grain, car il passe dans l'estomac sans s'y arrêter. Il est digéré au niveau du gros intestin. Donné après la ration de grain, il pousse celle-ci hors de l'estomac, puis de l'intestin grêle et compromet sa bonne digestion par les sucs gastriques et intestinaux.
Régularité
Il est essentiel que les chevaux qui vivent au box et reçoivent des rations d'aliments concentrés (grains, granulés, etc.), soient nourris à heures fixes. Leur organisme est en effet conditionné pour secréter des enzymes et des sucs digestifs aux heures habituelles des repas. Le respect de cet horaire leur assure donc une meilleure digestion et un plus grand confort psychologique.
Travail et digestion
Lorsque les chevaux vivent à l'écurie et reçoivent trois grosses rations par jour, il faut éviter de les faire travailler juste après le repas. En effet, la digestion d'une ration de grains très énergétique avalée en dix minutes représente, en elle même, un effort important. Le travail de l'estomac et de l'intestin grêle mobilise une partie du flux sanguin, qui ne peut donc aller irriguer en même temps les muscles auxquels on demanderait un effort soutenu, et de l'énergie de l'animal. Afin de ne pas perturber le travail de la digestion, on recommande de laisser le cheval au repos pendant les deux heures qui suivent le repas. D'autre part, un effort survenant trop longtemps après un repas risque de mettre le cheval en hypoglycémie (insuffisance de sucre dans le sang). Le matin au réveil, par exemple, les réserves énergétiques du cheval sont en partie consommées. Il est préférable de lui donner au moins une petite collation facile à digérer (carottes, pommes, etc.) avant de lui demander un travail pour lequel son organisme devra faire appel à ses réserves.

Un spécialiste des herbes pauvres

Le système digestif du cheval fait figure d'exception dans le vaste mode des herbivores. Il est en effet l'un des seuls, avec le lapin, à utiliser son gros intestin où les ruminants utilisent leur estomac.
Digérer la cellulose
Contrairement aux carnivores et aux omnivores, les herbivores sont capables de digérer la cellulose, ce sucre qui donne leur rigidité aux plantes. Une flore microbienne hébergée dans leur tube digestif se charge de cette digestion. Chez le cheval, ces microbes spécialisés dans la fermentation de la cellulose se trouvent dans le gros intestin, alors qu'ils vivent dans l'estomac chez les ruminants (vache, mouton, cerf, chameau, etc.).
Ruminants contre équidés
A condition que les plantes consommées ne contiennent pas plus de 15 % de cellulose, les équidés les digèrent aussi bien que les bovins. Pour les plantes plus riches, les bovins semblent plus performants. Mais si la végétation est pauvre, ce sont les équidés qui reprennent l'avantage, car ils peuvent manger 18 h par jour, tandis que les bovins sont contraints de s'interrompre 6 h par jour, sans compter les heures de sommeil, pour ruminer.
Du bon foin en quantité
Les chevaux ont absolument besoin de recevoir une partie significative de leurs apports caloriques sous forme de foin. Ce fourrage leur permet de grignoter plusieurs heures par jour, ce qui limite le stress lié à l'inactivité. Il stimule, en outre, la motricité digestive et facilite la digestion. Ce lest ne doit cependant pas être trop grossier sous peine de provoquer des embarras digestifs ou des coliques. Il ne doit pas non plus être trop abondant chez le poulain, ni chez le cheval qui travaille intensément. La cellulose doit représenter de 15 à 18 % de la ration totale de l'animal.
Bon à savoir
Afin de permettre aux chevaux vivant en groupe de bien digérer leur ration, il est important de leur aménager des mangeoires qui leur permettent de prendre leur temps pour ingérer leur picotin. L'idéal est un système de stalles libre-service qui laisse une « place à table » à chaque convive et évite que les plus faibles ne soient délogés par les dominants du groupe.

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