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Emotivité et influx nerveux

Le cheval, comme tous les animaux qui, dans la nature, sont des proies, est un animal très émotif. Les émotions qu'il éprouve et celles qu'il a éprouvées dans le passé dictent sa conduite. Pendant le dressage, soyez attentif aux émotions que vous suscitez chez votre monture.

Les émotions

Les émotions participent à la décision et à l'action. Ce sont également des vecteurs de communication entre les animaux et entre les espèces. Elles influencent en permanence le comportement du cheval. Il faut savoir en jouer !
L'animal ressent-il des émotions ?
Lorsqu'un cavalier évoque les « émotions » de son cheval, il lit souvent un doute dans le regard de son interlocuteur. La capacité des animaux à ressentir des émotions n'est guère admise. Inconsciemment, on attribue à l'homme le monopole des émotions. Pourtant les équidés, comme la plupart des mammifères, éprouvent des émotions qui déterminent leur comportement.
La «couleur» de l'émotion
Voici quelques-unes des émotions primaires que les chevaux partagent avec nous : la joie et la tristesse, la surprise (la curiosité) et le dégoût, la colère et la peur. Ces émotions pourraient être qualifiées de « positives » ou de « négatives ». Elles suscitent le plaisir ou, au contraire, l'aversion.
Chaque expérience que vit le cheval se colore d'une émotion. Si cette dernière est plutôt agréable, l'animal garde un bon souvenir de la situation et est tenté de la reproduire. Si, au contraire, il éprouve une émotion négative, il aura de l'aversion pour l'expérience qui l'a provoquée. Il évitera autant que possible de se retrouver dans la même situation. Si le renouvellement de cette mauvaise expérience lui est imposé, il l'abordera avec réticence, voire en résistant.
La part de l'émotion dans le dressage
Tous les grands maîtres de l'équitation moderne insistent sur la nécessité d'un marquage positif de la mémoire. Il faut toujours laisser les chevaux sur une bonne impression en les récompensant et en leur accordant un moment de repos après l'exécution correcte d'un nouvel exercice. Toute bagarre, toute punition associent, au contraire, un mauvais souvenir à la situation qui l'a fait naître.
Surdoués de l'empathie
L'empathie désigne la contagion des émotions. Être doué d'empathie, c'est être capable de percevoir et de ressentir les émotions éprouvées par un autre. Indéniablement, les émotions sont communicatives. Un cheval qui dresse la tête, l'air inquiet, communique sa peur à tout le groupe. Les équidés sont très sensibles aux émotions des autres. Ils perçoivent avec beaucoup d'acuité, chez les humains, la moindre variation émotive

L’influx nerveux

La notion d'influx nerveux renvoie à la manière dont les nerfs véhiculent l'information. Mais, le plus souvent, cette expression, dépouillée de sa signification biologique, désigne la propension du cheval à réagir aux sollicitations du cavalier.
Une expression à oublier
Un bon influx nerveux, au sens biologique du terme, est ce qui permet au cheval de se montrer attentif aux ordres que lui donne son maître et d'y réagir instantanément. Mais on emploie en général cette expression pour parler d'un cheval nerveux, réactif, émotif, qui a tendance à se porter vivement en avant à la moindre sollicitation. Elle entretient donc une certaine confusion entre obéissance au quart de tour et énervement stérile, entre capacité à réagir vite et émotivité excessive.
Attentif, mais pas nerveux
Ne confondez pas, donc, influx nerveux et émotivité. Une monture trop émotive s'énerve facilement. Si c'est le cas, son attention se disperse. L'excès d'émotion génère une certaine confusion dans les réponses que l'animal fait aux demandes du dresseur. Préférez un cheval placide qui répond au quart de tour, mais dans le calme, à vos injonctions, à un animal plein de feu qui fait tout dans le désordre.
Le geste induit l'émotion
Chaque émotion est indissociable des comportements qui lui sont liés. Ainsi, un cheval à qui l'on demande de piaffer pendant plusieurs minutes ne tarde pas à éprouver les sentiments qui, dans la nature, provoquent le piaffer. Autrement dit, il est rapidement excité, même si la demande est faite dans le calme. Ce phénomène est bien connu des acteurs qui finissent par éprouver les sentiments qu'ils miment au point de voir leur pression artérielle ou leur rythme cardiaque s'emballer. Voilà pourquoi il ne faut jamais prolonger les exercices qui s'appuient sur des comportements liés, dans la nature, à des états de forte excitation : passage, piaffer, levade, etc.

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