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La litière

Les chevaux libres changent constamment de pâturage, évitant ainsi de manger et de dormir dans un lieu qu’ils ont souillé. Le cheval domestique, lui, ne peut changer d’abri ou de box. Nous devons donc lui procurer une litière saine et sèche pour son repos et son bien-être.

Différents matériaux, différents usages

La litière doit être confortable et, surtout, sèche pour que le cheval puisse se coucher. Ce doit être aussi, si possible, un substitut du pâturage. Il semble que la paille est difficile à remplacer!
La belle blonde
La litière de paille joue un rôle important dans l'équilibre physiologique et psychologique du cheval. Le cheval peut la grignoter des heures durant. Ce faisant, il répond à trois besoins.
  • Le besoin de mastiquer (ce qu'il fait quatorze à seize heures dans la nature !)
  • Le besoin de lester le bol alimentaire. La paille apporte en effet beaucoup de cellulose qui accélère le transit intestinal. Un excès de paille diminue de façon notable la digestibilité de la ration. En cas de manque de lest, au contraire, le transit ralentit et les intestins se dérèglent.
  • Le besoin de s'occuper. Trier les brins, fourrager dans les coins, mastiquer longuement les meilleures tiges permet de tuer le temps et de retrouver un semblant d'activité naturelle.
Trois types de paille
On trouve essentiellement trois types de paille : la paille de blé, la paille d'avoine, la paille d'orge. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. La paille d'avoine est la plus digestible. Ses brins longs forment une litière moelleuse. C'est souvent elle qui est choisie dans les écuries de courses. La paille de blé est la plus absorbante. La paille d'orge, un peu dangereuse du fait des épis piquants qu'elle contient, a une haute valeur nutritive. On est parfois tributaire des possibilités locales pour la livraison de la paille. Mais, si vous avez le choix, tenez compte des préférences de votre cheval.
Une bonne récolte
La paille peut être plus ou moins broyée, c'est-à-dire plus ou moins longue, selon le type de moissonneuse utilisée lors de la récolte. Les conditions dans lesquelles s'est faite celle-ci déterminent sa qualité. Elle doit avoir été ramassée sèche, rentrée aussitôt, puis stockée à l'abri de l'humidité et de la lumière. La paille longue est souvent plus belle, moins poussiéreuse, mais ne facilite pas l'entretien du box. Une paille finement broyée donne trop de poussière. Il faut en trouver une de taille moyenne. La couleur doit être jaune, l'odeur agréable. La paille grise est en fait couverte de moisissures qui entraînent de nombreux problèmes pulmonaires et des allergies parfois très graves.
Les risques d'une mauvaise paille
Poussière et moisissures sont les ennemis du cheval. Les moisissures provoquent de nombreuses allergies et, parfois, de sérieux problèmes digestifs. Poussière et moisissures sont aussi à l'origine de divers problèmes pulmonaires comme l'emphysème, maladie chronique irréversible.
Où s'approvisionner ?
On trouve de la paille auprès des agriculteurs et des négociants spécialisés. Il est parfois difficile de trouver de petites bottes, car la mode est aux balles rondes ou carrées de 250 kg ! Soyez exigeant sur la qualité. Les copeaux s'achètent dans les scieries ou les grandes menuiseries. La sciure fraîche ne se trouve qu'en scierie, où elle est souvent gratuite. Encore vous faut-il trouver un moyen de la transporter. Les litières nouvelles ne s'achètent que chez les revendeurs. Vous trouverez de bonnes adresses dans les magazines consacrés au cheval ou dans les expositions.

Les autres litières

On est parfois obligé de remplacer la paille par d'autres matières. Mais attention : toutes les litières qui ne se mangent pas privent le cheval d'une occupation indispensable !
Les copeaux
Dans certaines circonstances, on emploie une litière de copeaux de bois. Peu poussiéreuse et peu allergène, elle est indiquée pour les chevaux qui ont des problèmes de santé. Malheureusement, si l'usage du copeau en lieu et place de la paille résout certains problèmes physiologiques, il provoque le plus souvent d'autres problèmes liés au manque de grignotage (donc de lest) et à l'ennui. En cas de maladie pulmonaire ou d'allergie, le plus sage est de faire vivre le cheval au pré.
La sciure
Certaines scieries se débarrassent de leur sciure -ce qui fournit une litière gratuite. Seule doit être utilisée la sciure fraîche. La sciure sèche est extrêmement inflammable et provoque des problèmes pulmonaires quasi immédiats. L'entretien des litières de copeaux ou de sciure est facile. Il suffit d'ôter régulièrement les crottins et les plaques d'urine pour que le box soit propre.
Les litières nouvelles
On trouve depuis quelques années des litières de chanvre, de lin et, parfois, de papier journal. Ces litières limitent le temps d'entretien du box. Mais elles coûtent cher à l'achat et le cheval, privé de «pâturage», s'ennuie. Ces inconvénients suffisent à limiter leur emploi. Elles sont souvent utilisées, au même titre que les copeaux, pour des raisons de santé.
Bon à savoir
La litière de copeaux, peu poussiéreuse et d'entretien facile, peut être provisoirement adoptée lors d'une convalescence. La ration doit alors comporter une proportion importante de foin, ce qui fournira du lest au système digestif et de l'occupation au malade.

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