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L'agressivité

Bien que le cheval ne soit pas agressif par nature, il peut le devenir en deux circonstances : lorsqu'il ne peut pas fuir et lorsqu'il a appris que l'agression peut lui être profitable.

L’agression chez les chevaux libres

L'agression fait partie du répertoire comportemental des chevaux libres. Toutefois, dans la nature, tout est fait pour réduire les situations de conflit et permettre aux protagonistes de faire l'économie d'une bagarre.
Minimiser les risques
Dans la nature, les chevaux vivent en familles stables. Au sein de chaque harem, composé d'un étalon et de plusieurs juments (de une à sept) suivies de leurs petits (jusqu'à deux ans), règne une certaine harmonie. Chacun connaît sa position dans le groupe. Aussi, les actes d'agression se limitent-ils, le plus souvent, à de simples menaces. Une jument dominante se contente en général de coucher les oreilles pour remettre un insolent à sa place. A l'état sauvage, les chevaux font donc l'économie de la plupart des actes d'agression. Ils évitent ainsi le risque souvent mortel d'une jambe cassée ou d'une morsure qui s'infectera.
Le langage de l'agression
Un cheval qui couche les oreilles affiche clairement ses intentions belliqueuses. C'est la première étape de la menace. Si cela ne suffit pas à décourager l'importun, le cheval se met à balancer la tête de haut en bas, en allongeant l'encolure, pour se donner un aspect encore plus effrayant. Ensuite, les menaces se précisent : l'animal montre les dents ou mime une morsure. Si nécessaire, il peut passer à l'acte et mordre son ennemi.
Le cheval agressif peut aussi menacer son «interlocuteur» d'un coup de pied. Il commence par fouailler l'air de la queue, puis tourne la croupe vers sa cible avant de faire mine de lui décocher une ruade.
L'agressivité des mâles
Dans la nature, les véritables combats surviennent presque uniquement entre étalons. L'enjeu du combat est généralement la possession d'une femelle. En dépit d'un rituel d'intimidation qui tend à réduire la violence de l'affrontement, il n'est pas rare qu'un des protagonistes soit gravement blessé
. Entre juments, de sérieuses altercations peuvent intervenir lorsqu'une nouvelle concubine intègre le harem ou lorsqu'un des membres de la famille souhaite remettre en question la hiérarchie établie.
Savoir se défendre
Les chevaux sont également capables de se montrer agressifs pour se défendre ou défendre leur progéniture éventuellement contre d'autres espèces. La jument protège son petit. En général, l'étalon se charge de la protection de son groupe. Si la fuite n'est plus possible ou si le danger se fait trop pressant, il n'hésitera pas à vendre chèrement sa peau.

Le cheval agressif

Nos chevaux domestiques sont vraisemblablement moins agressifs que leurs cousins sauvages. Nous les avons sélectionnés dans ce sens depuis plus de 5 000 ans. Toutefois, certaines situations peuvent réveiller leurs instincts.
L’agressivité envers l’homme
Les chevaux se montrent rarement agressifs vis à- vis des hommes. Mais cela arrive. La situation qui provoque le plus fréquemment l'agressivité du cheval est l'impossibilité de fuir. S'il ne peut échapper à ce qu'il considère comme un danger, le cheval peut passer à l'attaque. Il est donc sage de toujours laisser une porte de sortie, même illusoire, aux chevaux. S'ils se sentent «coincés», un rien peut provoquer une agression.
Ne pas renforcer l'agression
Certains chevaux apprennent à devenir agressifs. Si une menace à l'encontre d'un cavalier entraîne le recul de celui-ci, l'animal sera tenté de recommencer. Les chevaux de débutants essaient parfois d'intimider les cavaliers novices en baissant les oreilles ou en montrant la croupe, espérant ainsi échapper à une corvée. Heureusement, il n'y a le plus souvent aucune réelle méchanceté dans ce comportement. Il suffit de se montrer ferme pour couper court au «bluff».
De même, certains chevaux de propriétaires comprennent que leur maître est un faible qui recule face aux menaces. Là encore, la fermeté s'impose. Il ne faut pas se laisser intimider, mais remettre fermement l'animal à sa place par un comportement de dominant. Cela ne signifie pas qu'il faille se montrer violent. C'est surtout une affaire d'autorité.
Les vrais méchants
Il existe quelques rares chevaux véritablement méchants. Ce sont presque toujours des animaux qui ont subi un traumatisme grave, qui ont peur de l'homme et qui éprouvent à son égard une véritable rancœur. La rééducation de tels animaux est longue et difficile. Elle ne peut être conduite que par des dresseurs expérimentés. Face à un tel danger, il faut savoir passer la main.

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