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Le mors de filet

On considère généralement le mors de filet comme le type d'embouchure le plus simple et le plus doux. En fait, ce terme englobe toute une catégorie de mors. L'action de ceux-ci sur la bouche du cheval varie selon le modèle

Simplicité et légèreté

Les mors sévères de la Renaissance, anguleux, lourds, avec leurs longues branches, nous apparaissent aujourd'hui comme des instruments de torture ! De nos jours, on recherche un matériel pratique et confortable, pour le cheval comme pour le cavalier.
Zone sensible
Les parties sensibles de la bouche du cheval sont les barres (parties des gencives inférieures dépourvues de dents), les lèvres, la langue et le palais. Un filet bien réglé agit en douceur sur ces seules parties. Le fait de placer un mors en métal dans la bouche sensible du cheval permet de le diriger et d’avoir autorité sur lui.
Agir en douceur
On oublie trop facilement l’impact réel du mors dans la bouche. Toute traction est douloureuse. Une embouchure mal employée peut blesser le cheval et provoquer des réactions opposées à celles que l’on attend. Face à une main injuste ou à un mors sévère, le cheval se défend pour essayer d’échapper à la douleur: il lève la tête, agite l’encolure ou se cabre. Psychologiquement, il se « braque » et risque de devenir de plus en plus difficile.
  • Le filet Baucher a été mis au point par l’écuyer du même nom pour favoriser les flexions et les cessions. Il convient à partir d’un certain niveau de dressage.
  • Le filet Pessoa, avec ses trois anneaux soudés, permet de fixer deux paires de rênes. Il exerce une action de levier qui contribue à faire céder le cheval.
  • Le filet double est indiqué pour les chevaux qui s’appuient sur la main. Il contribue à les décontracter.
  • Le filet releveur est une embouchure sévère qui ne doit pas être mise entre toutes les mains. Les cordelettes coulissantes lui donnent une puissante action releveuse, qui oblige le cheval à reporter son poids sur l’arrière-main. Utilisé surtout à l’obstacle, il est interdit en dressage
Bon à savoir
La bride exerce une action très différente de celle du filet. Elle est plus rapide, plus précise et appuie sur la nuque du cheval, ce qui contribue à son juste placement. L’emploi de la bride n’est justifié et souhaitable qu’à partir d’un certain niveau de dressage, du cheval comme du cavalier. Mal utilisée, elle est brutale et dangereuse.
A éviter
Une embouchure sévère risque de blesser le cheval et de provoquer des dégâts irréparables qui compromettront son dressage. Mieux vaut un mors simple et doux et une main pleine de tact !

A chacun son mors

Les mors de filet les plus courants sont relativement doux, à condition que la main le soit aussi. Avec un cavalier débutant, le cheval doit être bridé avec un mors brisé, à canons relativement épais et légers.
Le cheval sensible
Le filet à olives et le filet Verdun sont conçus pour éviter les blessures aux commissures des lèvres. Si le cheval a la bouche particulièrement sensible, un filet en caoutchouc ou en résine atténuera l’appui du mors sur les barres ; de plus il peut être mastiqué. Il est cependant moins précis.
Le jeune cheval
Avec un jeune cheval qui ne connaît pas encore bien les aides, il convient d’utiliser un filet en caoutchouc ou un filet Chantilly léger, avec un canon assez épais pour que l’action sur la bouche soit douce. Néanmoins, le volume de canons trop épais peut gêner. Il faut trouver la juste mesure. Le filet à aiguille est très utile avec les poulains : en appuyant sur le côté de la bouche, il accentue l’action de la main sans brutalité. A défaut, les rondelles en caoutchouc placées à chaque extrémité du mors, à l’extérieur de la bouche, auront le même effet.
Les mors fins
Les mors à canons fins sont peu encombrants dans la bouche. Ils permettent des actions plus subtiles. Mais leur appui sur les barres et les lèvres est plus douloureux. On ne doit pas les laisser dans toutes les mains! En monte américaine, on considère que le mors doit être fin, pour se faire oublier, mais aussi parce qu’il n’y a jamais (en principe) de contact continu avec la bouche. On le choisit rouillé ou en cuivre, car le goût incite le cheval à mâchouiller son mors…
Une grande variété
Il existe bien d’autres mors de filet: les mors droits, à l’action moins nuancée, les mors doubles ou à brisure, qui incitent le cheval à jouer avec et à se décontracter, les mors avec passage de langue ou au contraire avec palette pour les chevaux qui sortent la langue ou la place par-dessus le mors… Ces embouchures répondent à des problèmes spécifiques.
Le bon geste
Un mors bien ajusté dépasse que quelques millimètres de chaque côté de la bouche. Il est en contact avec la commissure des lèvres, sans la faire plisser et sans étirer les lèvres. Attention aux embouchures trop larges qui blessent le cheval, et aux montants trop longs qui laissent le mors ballotter dans la bouche.

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