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Présenter un cheval

Lorsque l'on souhaite juger les aptitudes d'un cheval, il faut s'assurer que son modèle ne le prédispose pas à une quelconque pathologie et correspond bien à l'emploi auquel on le destine. Il faut ensuite s'assurer de la qualité de la locomotion de l'animal en l'observant en déplacement.

Les allures : sur sol dur

Présenter un cheval en main est moins simple qu'il n'y paraît. Il suffit bien sûr de le faire marcher et trotter à sa droite, mais pas n'importe comment.
Trouver la faille
Pour juger correctement un cheval, il vaut mieux un sol dur. Un sol mou facilite le travail du cheval et amortit chacune de ses foulées. Un sol dur, au contraire, ne pardonne rien. Le cheval doit mettre en œuvre chacun de ses muscles, chacun de ses tendons, chacun de ses ligaments pour amortir ses foulées. Un cheval ne peut trotter souplement sur un sol dur que s'il bénéficie d'une parfaite intégrité de son appareil locomoteur.
Rênes longues
Lors de la présentation, le cheval doit être tenu à bout de longe ou de rênes. Le présentateur ne doit ni gêner le jeu du balancier de l'encolure, ni déséquilibrer le cheval vers la gauche en le tirant comme un âne. Il faut donc se contenter de courir à grandes foulées à côté de son animal, sans trop le tenir. On ne s'étonnera pas de ce que le vétérinaire ou le juge se place dans l'axe du déplacement. C'est en effet de derrière et de devant que l'on détecte le plus facilement les irrégularités d'allure. Le demi-tour a aussi son importance pour les examinateurs.
Arrêt : « hors crinière »
Lors de la présentation arrêtée, il vaut mieux s'arranger pour que la crinière ne masque pas l'encolure de l'animal au juge. Si le cheval n'est pas natté (ce qui est souhaitable), on le présentera donc plutôt hors crinière. Pour permettre de juger des aplombs, il faut essayer d'arrêter son cheval bien droit. Ses quatre pieds doivent reposer au sol et si possible être en léger décalage. On ne se contentera pas d'une posture campée ou d'un cheval sous-lui du devant.
Le physique n'est pas tout
Le plus beau cheval, celui qui se déplace le mieux, ne sera jamais un champion s'il lui manque le tempérament. Les qualités mentales sont en effet tout aussi indispensables que les qualités physiques, même pour un cheval. La capacité d'apprendre, la motivation, le sens de la compétition et l'intelligence sont autant d'atouts qui différencient un cheval bien fait, mais ordinaire, d'un autre peut être moins beau, mais qui gagne.

Les trucs des présentateurs

Le succès et les enjeux financiers des épreuves de modèles et allures ont amené les éleveurs à développer de véritables techniques de présentation des chevaux. A côté d'un savoir-faire manifeste et d'un tact tout aussi incontestable, on voit parfois, hélas, fleurir certains excès.
Fardé comme une mariée
Outre sa foulée légère qui magnifie celle du cheval, le présentateur «pro» dispose d'une foule de trucs destinés à faire paraître plus belle « la mariée ». Les yeux du cheval sont, par exemple, enduits d'un collyre qui les fait paraître plus brillants. Le bout de son nez et le tour des yeux sont maquillés à la vaseline. Les oreilles, l'auge, les jambes sont soigneusement tondus et épilés pour paraître plus fins. La queue est passée au produit démêlant, qui lui donne un aspect chatoyant. Le haut de la crinière est tondu pour affiner l'attache de la tête. Le dresseur apprend également à son « top model » la bonne façon de marcher et de se tenir debout. L'animal doit, en effet, allonger son encolure tout en la soutenant. Tout un art qui s'obtient à l'aide de longues badines, parfois garnies de colifichets. La violence est parfois, hélas, au rendez-vous pour convaincre les « mannequins » récalcitrants.
Des excès répréhensibles
Au registre des excès, citons certaines races américaines comme l'american saddle horse, à qui les éleveurs sectionnent parfois les muscles abaisseurs de la queue pour conférer un plus beau port de cette dernière. Des ferrures orthopédiques obligent ces mêmes chevaux à adopter les allures qu'on souhaite leur voir prendre. Sans parler des produits irritant dissimulés sous les sabots ou dans l'anus des pauvres bêtes à concours !

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