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Rêne d'ouverture et rêne d'appui

On compte, en équitation western, quatre effets de rêne. Parmi eux, la rêne d'ouverture et la rêne d'appui ou «neck rein» qui permettent de diriger le cheval ou, plus précisément, de lui indiquer la direction dans laquelle on désire aller.

La rêne d’ouverture

Elle amène le nez du cheval dans la direction où l'on souhaite aller : rêne d'ouverture droite pour aller à droite, gauche pour aller à gauche. La rêne d'ouverture est utilisée essentiellement avec les jeunes chevaux, qui doivent apprendre à suivre leur nez. Plus tard, le cheval apprend à répondre à la neck rein : on emploie alors de moins en moins la rêne d'ouverture. Pour travailler en rêne d'ouverture, on utilise un mors de filet adapté au cheval.
Comment procéder
  1. Placez vos mains à hauteur de la corne, l'une à droite, l'autre à gauche et à 10 cm environ de celle-ci ; regardez dans la direction où vous souhaitez aller.
  2. Levez la main du côté où vous voulez tourner en éloignant la rêne de l'encolure du cheval. Le déplacement de votre main est de 15 à 20 cm environ. Ne cassez pas le poignet, ne tournez pas la paume vers le ciel.
  3. Dès que le cheval commence à tourner, relâchez l'aide, ramenez votre main en position normale.
  4. Tandis que la main intérieure se place pour la rêne d'ouverture, l'autre main amorce une neck rein en se plaçant juste au-dessus de la crinière, la rêne extérieure venant ainsi au contact de l'encolure.
Et si le cheval ne tourne pas ?
En rêne d'ouverture, on est un peu impuissant. Il faut accentuer l'action en montant la main très haut, le cheval finira par être obligé de tourner lorsqu'il parviendra aux limites de la carrière. Cédez aussitôt et félicitez-le ; il associera ainsi tourner-rêne d'ouverture. S'il refuse d'obéir à une neck rein, rappelez-le à l'ordre par une rêne d'ouverture, à moins que vous soyez en compétition, où cela est strictement interdit.

La neck rein

La neck rein permet de travailler à une main en utilisant un mors adapté. Dans un premier temps on peut cependant très bien utiliser cet effet de rêne avec un mors de filet, à deux mains. On utilise une neck rein gauche pour aller à droite et inversement.
Comment faire
  1. Tournez votre regard dans la direction où vous souhaitez aller. Ce point est très important car l'ensemble de votre corps prendra ainsi la bonne position. Avec la main de la neck rein, montrez du doigt cette direction : votre main se placera naturellement bien. Pour aller vers la gauche, la rêne droite viendra toucher le côté droit de l'encolure.
  2. Pour tourner «plus court», montez vos mains vers les oreilles du cheval. Ramenez vos mains vers la corne pour reprendre une trajectoire droite.
A deux mains d’abord
Pour enseigner la neck rein au cheval, et lorsqu'on monte un cheval peu mis, on exécute la neck rein avec les deux mains. Par la suite, on travaille en général la neck rein à une main. Dans ce cas, la main se trouve à gauche du cheval quand on veut aller à gauche et à droite quand on veut aller à droite, alors que dans le travail à deux mains il est interdit de «traverser la main» (dépasser la ligne de la crinière).

Le Don

Ce cheval russe était la monture des célèbres cosaques. Les éleveurs sont conscients des imperfections de sa conformation, mais continuent de l'élever parce que cette race a fait ses preuves en matière de bravoure, de force et de rusticité.

Les chevaux du fleuve

Longtemps monture des cosaques, le don tient son nom du fleuve au bord duquel il vit depuis des temps immémoriaux.
Chevaux sauvages pour guerriers nomades
Les communautés de cosaques se formèrent au nord de la mer Noire, vers l’an mille. Mais ce n'est qu'au XIVe siècle qu'elles constituèrent un véritable « peuple à cheval ». Ces cavaliers légendaires se remontaient en capturant des chevaux sauvages au sein des troupeaux de la steppe. Bien qu'il soit difficile de retracer précisément l'origine de ces troupeaux, on suppose qu'ils se sont constitués, au moins en partie, grâce aux ancêtres des chevaux mongols, échappés aux hordes de Gengis Khan.
La rudesse qui donne la force
Le don est d'une extrême rusticité, d'une robustesse, d'une endurance et d'une frugalité remarquables. Ces caractéristiques s'expliquent par la rudesse des conditions de vie dans les steppes d'où il est originaire et où il passe généralement, encore de nos jours, toute l'année en liberté. Au printemps et en été, il se gave d'herbe dure et riche; il emmagasine vitamines et minéraux et se constitue une réserve de graisse, Lorsque l'hiver arrive, ce «lard» lui offre assez de ressources pour affronter les froids redoutables de ces contrées où la température descend jusqu'à -40°C. Quelle que soit l'épaisseur de la neige, le don parvient toujours à la gratter et à atteindre le sol et l'herbe rase qui lui permet de subsister jusqu'au printemps suivant.
Croisements et recroisements
Au XVIIIe siècle, on se préoccupa d'améliorer la race, de lui donner de la taille et de l'ampleur. Pour y parvenir, on lâcha dans les steppes du Don des étalons turkmènes et karabakhs. Mais les résultats ne furent guère satisfaisants, si l'on s'en tient au jugement des hussards de Napoléon qui voyaient en ces rustiques montures de « petits chevaux hirsutes ». Aussi dès le début du XlXe siècle, on apporta au don du sang orlov et arabe puis pur-sang. Les croisements ne cessèrent vraiment que vers 1900, époque à laquelle la race sembla assez bien fixée. Le don, qui a conservé une vigueur peu commune est aujourd’hui un bon cheval de selle,
Le don et la retraite de Russie
Lors de l'effroyable retraite de Russie, en 1812, les cosaques ont été des « guêpes sur les flancs de la Grande Armée », harcelant sans relâche et avec beaucoup d'efficacité les soldats de Napoléon. Les hussards estimaient que l'ennemi montait de « vilains petits chevaux inélégants, secs et hirsutes ». Mais, s'ils ne payaient pas de mine, les chevaux du Don ignoraient le froid et multipliaient les charges, tout en se contentant de très maigres rations. Quant aux montures des Français, elles mouraient de fatigue et de faim par dizaines de milliers...

Malgré les apparences

Le don ne surprend ni par sa beauté ni par la perfection de son modèle. Mais ses qualités n'en sont pas moins réelles.
Origines
Le don a longtemps vécu libre. au bord du fleuve dont il porte le nom, l'homme prélevant sur les troupeaux les sujets dont il avait besoin. Aujourd'hui, ce cheval est toujours élevé de la même manière, mais sur des territoires moins étendus.
Type et tempérament
Épaule trop droite, membres trop longs, paturons trop raides, articulations insuffisamment épaisses, jarrets coudés ou vilains aplombs : le modèle du don est souvent imparfait. Évidemment, tout cela lui donne des allures qui ne sont pas toujours très souples, élégantes ou confortables. Et pourtant ! Même si on peut trouver à redire sur sa conformation, il demeure un extraordinaire coureur de fond. Pour en juger, il suffit d’assister à l’arrivée du plus dur test auquel on le soumet, qui consiste à lui faire couvrir 275 km en moins de 24 h.
Modèle
La tête, surmontée de deux petites oreilles, avec un profil rectiligne, est expressive et assez gracieuse. L’encolure, de longueur moyenne est attachée assez haut sur le garrot parfois noyé L’épaule est souvent droite. La poitrine est ample, le dos droit et la croupe généralement un peu plate. Les membres sont longs, droits et durs, mais les articulations ne sont pas toujours assez épaisses et les défauts d’aplomb sont fréquents, ce qui explique des allures un peu courtes et inélégantes, mais économiques.
Taille
De 1,60 m à 1,68 m au garrot.
Robe
L’alezan, le bai et le bai-brun dominent, souvent avec des reflets dorés qui rappellent la robe louvette des ancêtres de la race. On trouve aussi des gris ou des cafés au lait. Queue et crinière sont courtes et peu fournies.
Caractère
Bien qu’il soit généralement élevé en liberté, le don s’attache facilement à l’homme. Ses yeux brillants d’intelligence sont dépourvus de malice : c’est un cheval d’une grande docilité, toujours prêt à coopérer, gentil et doté de sang-froid.

Maîtrise des allures : le galop lent

Pour le cavalier d'extérieur, entre la griserie des grands espaces, l'émulation du groupe et l'absence de cercles, le ralentissement du galop n'est pas facile. Il faut beaucoup de patience et de travail pour maîtriser cette allure.

Une préparation délicate

A moins de disposer d'une carrière et des conseils d'un dresseur, le cavalier d'extérieur doit se débrouiller avec les moyens du bord.
Régulariser le galop
Avant de chercher à ralentir le galop, il faut en faire une allure stable que le cheval maintient sans excitation ni paresse. La première précaution consiste il s'interdire les « bouts vite » et les courses entre amis. Le galop doit cesser d'être associé au désordre et au défoulement et constituer un vrai travail. On s'efforcera de trouver des terrains plats et de bons sols, ce qui permettra de demander à sa monture des temps de galop de plus en plus prolongés : d'abord quelques centaines de mètres, puis, quand la mise en condition aura progressé, jusqu'à deux ou trois kilomètres. Le cheval va apprendre à se caler dans son allure et se montrer de plus en plus sérieux.
Apprendre à laisser faire
Si les rênes sont ajustées, le cheval risque de prendre appui contre la main pour accélérer et ne plus se décontracter. Il faut donc abandonner le contact et n'intervenir brièvement que de temps à autre s'il prend trop de vitesse. Même précaution avec les jambes : surtout, ne pas entretenir l'allure, mais laisser faire le cheval. Lorsqu'il retombe dans le trot, intervenir fermement pour rétablir le galop. Ainsi, il apprendra peu à peu à se prendre en charge. L'objectif est atteint lorsqu'on peut rester assis tranquillement dans sa selle à ne rien faire, sur un cheval détendu qui tient de lui-même son allure.
Équilibrer le cheval
On pourra alors lui proposer des exercices destinés à améliorer son équilibre. Par exemple galoper dans un chemin sinueux ou dans un chemin où alternent montées et descentes douces, travailler sur de grands cercles se réduisant progressivement ; slalomer entre des arbres : l'idéal consiste alors à décrire des zigzags réguliers pour que le cheval puisse prévoir sa trajectoire et se rassembler. Enfin, on pourra demander quelques foulées d'accélération suivies d'un retour à la vitesse d'origine.
Le cheval apprend ainsi à s'équilibrer et tout est prêt pour ralentir. Le meilleur des exercices consiste à travailler le départ au galop depuis le pas. Lorsqu'il saura réussir cette transition, il donnera quelques belles foulées rassemblées. Il suffira d'essayer de conserver ensuite ce bel équilibre sur une distance de plus en plus grande.
Le barème des points

Points Temps (s) Points Temps (s)
30 33,8 14 31,4
29 33,6 13 31,2
28 33,5 12 31,1
27 33,3 11 30,9
26 33,2 10 30,8
25 33 9 30,6
24 32,9 8 30,5
23 32,7 7 30,3
22 32,6 6 30,2
21 32,4 5 30
20 32,3 4 29,3
19 32,1 3 28,5
18 32 2 27,8
17 31,8 1 27
16 31,7 0 26
15 31,5

Sur le terrain

Même bien préparée, l'épreuve des allures peut comporter des surprises et des déconvenues.
Des chevaux rouillés !
L'épreuve a lieu le lendemain du parcours d'orientation. Bien souvent, le cheval souffre de raideurs dues à la fatigue de la veille. Donnez des soins attentifs pour l'aider à récupérer pendant la nuit : massages, bandes de repos, homéopathie. Une détente très progressive est nécessaire, au pas libre, d'abord en main. puis sous la selle, avant d'attaquer l'échauffement. Comptez une bonne heure, voire plus, pour rendre à la « machine » un peu d'élasticité.
Un étroit couloir
La piste des allures est un couloir de 150 m de long sur 1,50 m de large. La première difficulté consiste à rester au milieu de la piste : si le cheval se traverse (préparation physique insuffisante) ou si un élément du décor l'effraie, il aura vite fait de poser un pied sur la ligne ou de sortir du couloir, ce qui lui vaudrait la note de 0 sur 30. Certains chevaux ont même peur des contrôleurs, qui se tiennent de part et d'autre du tracé pour vérifier l'allure.
Soigner son entrée et sa sortie
Les difficultés commencent dès l'entrée sur la piste : il arrive que le cavalier ne dispose que de quelques mètres pour prendre le galop, ce qui suppose un départ quasiment de pied ferme. Ensuite, le cheval peut s'effrayer des bornes de chronométrage comme de la ligne de départ (ou d'arrivée), qu'il risque de sauter, à moins qu'il ne s'arrête brusquement. Les deux lignes blanches qui délimitent la piste peuvent aussi l'inquiéter et l'inciter à précipiter.

La concentration : une clé pour réussir

Concentration : voilà un mot que l'on sert à toutes les sauces, sans bien savoir à quoi il correspond. Pourtant, la concentration est un outil de travail fondamental dans tous les domaines, particulièrement utile aux sportifs qui pratiquent la compétition.

Qu’est ce que la concentration ?

La concentration, c'est la capacité à mobiliser son esprit (et donc son énergie) pour une seule action : un travail à faire, le parcours, la reprise, etc.
Un mot expressif
La concentration permet à l'énergie, aux forces physiques et mentales, de se «concentrer» sur un point. Une personne concentrée est totalement attentive, absorbée par ce qu'elle fait. Le bruit, l'agitation ne la perturbent pas car elle est réellement «dans» son activité, et le reste se produit «en dehors». Si vous abordez une épreuve dans cet état, aucun élément extérieur et inutile ne viendra vous troubler.
Concentration sans tension
Dans notre société pressée, agitée, on confond concentration et tension. On se figure une personne concentrée sous les traits d'un homme d'affaire super stressé en train de gérer dix affaires en même temps. En fait, pour se concentrer, il faut se décontracter, «faire le vide», laisser le calme nous envahir. La concentration est précédée d'une sorte de silence intérieur : notre esprit devient clair, dégagé des pensées qui l'encombraient.Il ne se projette pas dans l'avenir, ne s'égare pas dans le passé, mais se concentre sur l'instant. Notre corps est tonique, sans crispation ni tension.
Une disponibilité totale
La concentration ne permet pas seulement de bien réussir une épreuve. C'est un outil formidable pour progresser. Se concentrer, c'est savoir se rendre totalement disponible, dans le présent, pour l'action à laquelle on se livre, quelle qu'elle soit. Il faut par exemple cesser de bâcler la détente avec le sentiment que ce qui est important est à venir. Les grands champions ne se concentrent pas dans les quelques instants qui précèdent une grande reprise ou un grand parcours ; toute leur vie, tout leur travail sont une sorte de concentration permanente. Si vous voulez devenir un grand cavalier, sachez que votre carrière ne se joue pas dans le prochain concours, dans la prochaine sortie, mais maintenant, à chaque instant.
Donnez à chaque geste son poids, son importance. Soyez présent dans ce que vous faites et faites-le bien ; un trot d'échauffement bien mené, où vous percevez chaque foulée, chaque vibration de votre cheval, est essentiel dans votre vie de cavalier. Un parcours de CSO international n'est que le résultat de tous les autres instants.

Accéder à la concentration

Pour accéder à la concentration, il faut savoir se décontracter et «faire le vide». De nombreuses techniques peuvent vous y entraîner.
Entraîner le mental
A moins que vous soyez doué d'un talent naturel et c'est le cas de nombreux champions, vous devrez apprendre à maîtriser votre mental pour accéder à volonté à un état de concentration optimale. Toutes les techniques de relaxation favorisent la concentration. Certaines pratiques la visent directement : le yoga, la méditation, le taï-chi, etc. Chacun doit choisir une technique pour travailler son mental comme il travaille son corps : échauffement, assouplissement, musculation. La maîtrise de votre état mental vous permettra de progresser très rapidement et d'obtenir des résultats stupéfiants.
Le «truc» de secours
Avant une reprise, un parcours, une démonstration ou tout autre moment important, efforcez-vous de vous isoler, même quelques instants. Prenez une position confortable. Respirez profondément, expirez longuement, plusieurs fois. Concentrez-vous totalement sur votre respiration, sentez l'air entrer dans les poumons, les remplir, savourez le relâchement lors de l'expiration. Si vous le faites bien, vous ne pensez à rien d'autre. Vous «devenez» votre respiration. Mémorisez bien cette sensation de détente, de calme, de lucidité : c'est la concentration ! Ensuite, au moment d'entrer en piste, essayez de vous remémorer cette sensation, de la faire revenir en vous.

Pré ou écurie

Comment savoir quel sera le meilleur hébergement pour votre cheval ? Pour son bien-être et la qualité de ses performances, faut-il choisir le pré ou le box ? Un peu des deux, sans doute, le dosage variant selon les circonstances.

Pré ou box : un équilibre à gérer

L'un et l'autre sont indispensables, mais le pré l'est bien plus que le box.
Le box, avec modération
Le box est un outil de travail utile pour le cavalier, pas un lieu de vie permanent pour le cheval. Il rend de grands services, certes, mais comme toute bonne chose, il doit être utilisé avec modération. Le cheval ne devrait pas y passer plus de la moitié de son temps.
Un outil de domestication
Pour familiariser un jeune cheval avec sa future vie de cheval de selle, rien de tel que quelques jours au box. Quand il comprend que son abreuvement, son alimentation et sa liberté dépendent de l'homme, il s'adapte volontiers à sa condition d'animal domestique.
Avant une compétition
Pour préparer un cheval à une compétition, il est souvent préférable de le garder au box tout le mois qui précède, en le sortant toutefois chaque jour. Cela contribue à sa préparation mentale. Travail, box ; box, travail, il ne pense plus à autre chose, un peu comme vous en période d'examen : vous n'êtes pas autorisé à aller faire la fête avec les copains !
L'aspect fonctionnel
Un cheval au box est facile à prendre, toujours disponible et à peu près propre. Il peut être logé en plein cœur d'une ville. Une bonne écurie chaude et généreusement paillée est aussi un lieu de repos agréable et un abri lorsque le mauvais temps fait rage.
Enfin, le box permet de soigner un cheval malade, de l'isoler en cas de nécessité.
Le pré, sous surveillance
Le pré se rapproche du mode de vie naturel du cheval tout en maintenant ce dernier dans un état de dépendance.
Un pré correct doit offrir une surface de pâture d'au moins un hectare pour deux chevaux (ne pas mettre un cheval seul au pré), être bien clos et posséder un abri naturel ou construit. Le cheval au pré doit recevoir au moins une visite quotidienne.
Sain de corps et d'esprit
Un cheval qui vit au pré n'a pas nécessairement besoin d'être monté tous les jours. Il peut se déplacer et s'occuper, il est en compagnie. Il n'est pas exposé aux maladies mentales ou physiques liées à la claustration. Il développe une bonne résistance au froid et son système digestif fonctionne bien. Il est globalement en meilleure santé physique et mentale qu'un cheval qu'on enferme.
Le bon geste
Prenez bien soin de votre cheval mis au pré : allez le voir quotidiennement, examinez-le, donnez-lui du foin et du grain si nécessaire, contrôlez l'abreuvoir et l'état des clôtures.
Bon pour le moral
Si votre cheval semble abattu, s'il «se traîne», s'il perd l'appétit sans raison médicale valable, un séjour au pré lui rendra vraisemblablement le goût de vivre. De même, un cheval agressif, nerveux, qui devient incontrôlable, retrouvera son équilibre s'il peut passer une partie de son temps au pré avec des compagnons.
Le coin du pro
Certains chevaux sont restés si longtemps enfermés que, dehors, ils dépriment. C'est une forme de maladie mentale. Si c'est le cas du vôtre, réhabituez-le progressivement à la liberté avec un compagnon.

Programme de vie...

Pour le bien-être du cheval au travail, il faut savoir répartir le temps qu'il passe au pré et celui qu'il passe à l'écurie. Comment s'y prendre ?
Le pré à portée de sabot
Quand on dispose à la fois d'un box et, à proximité, d'un pré, il n'est pas toujours facile de savoir quelle solution choisir. Voici de bonnes raisons pour :
Le mettre au box
  • vous allez le monter dans quelques heures
  • il tombe des trombes d'eau et le vent s'en mêle, ou il fait très chaud et les mouches sont nombreuses
  • vous préparez une compétition qui a lieu dans un mois
Le mettre au pré
  • vous n'aurez pas le temps de le monter
  • il a bien droit à quelques jours de repos après avoir travaillé toute la semaine
  • c'est la nuit, il fait beau, l'herbe est bonne...
  • c'est les vacances !
Si le pré est loin
Vous vivez en ville, le pré est à 50 kilomètres. Voici quelques règles de conduite.
  • Le cheval doit être monté chaque jour, ou lâché en liberté plusieurs heures, si possible avec un compagnon.
  • Chaque fois que vous pensez ne pas le monter pendant plusieurs jours, n'hésitez pas : emmenez-le en pâture!
  • Dans tous les cas de figure, faites en sorte qu'il y passe au moins deux jours , deux fois par mois. Le pré lui fera oublier le stress de la compétition ou de l'enfermement et, si l'herbe est bonne, lui fera gagner de l'état.
Attention, danger !
Le cheval qui vit au box en permanence est forcément névrosé. Imaginez-vous enfermé à longueur de vie, sans voir de copains, sans pouvoir discuter, jouer, sortir. Le cheval privé de liberté et d'échanges avec ses compagnons développe souvent des comportements déviants : agressivité, tics, apathie, nervosité excessive, etc.

Longes, caveçons et surfaix

De la simple détente en longe au travail des voltigeurs professionnels en passant par le débourrage du poulain, longe, caveçon et surfaix sont des harnais indispensables dans une écurie.

S'intéresser au matériel

Souvent, le travail en longe, comme l'ensemble du travail au sol, est un peu négligé en équitation classique. Du coup, on n'accorde pas toujours au matériel nécessaire toute l'attention qu'il mérite.
Le caveçon
En équitation classique, le caveçon est considéré comme un harnais indispensable lors du débourrage du jeune poulain. Il permet en effet un contrôle plus énergique que le licol sans nécessiter pour autant l'accoutumance au mors. Cependant, le caveçon n'est pas un harnais doux, loin de là. Sa muserolle rembourrée cache une ferrure assez lourde qui peut blesser le cheval si le harnais est mal ajusté ou utilisé avec brutalité.
Comment choisir un caveçon?
Pour être à la fois efficace et confortable, le caveçon doit être parfaitement ajusté à la tête du cheval : la muserolle doit venir à deux doigts des apophyses. Lorsqu'elle est placée plus bas, la moindre tension sur la longe provoque une pression douloureuse sur le bout du nez. Si elle est placée plus haut, elle risque de cogner contre les apophyses et de provoquer une blessure. Le montant lui-même, généralement placé un peu plus haut que sur un filet, ne doit pas blesser les apophyses, ni se rapprocher dangereusement de l'œil. Faites des essais avant d'acheter et préférez un modèle qui se règle en de multiples points.
Une bonne stabilité
La tension étant parfois forte, le caveçon doit rester en place sans qu'il faille «garrotter» le malheureux cheval. Pour cela, il doit posséder une double sous-gorge bien placée. Certains modèles comportent un frontal réglable, ce qui permet de donner leur juste place aux montants. Une courroie reliant le montant au haut de la muserolle contribue à la stabilité générale du harnais en cas de tension.
Cuir ou nylon?
Les modèles en cuir de qualité, avec une muserolle généreusement rembourrée, sont souples et confortables en même temps que solides. On trouve aussi sur le marché des modèles en nylon, un peu moins chers et moins confortables, mais qui peuvent convenir s'ils sont bien conçus.
Le coin du pro
Lorsqu'on travaille en longe sur le filet, on doit éviter de placer le mousqueton directement sur l'anneau du mors qui risque de glisser latéralement dans la bouche en cas de traction. Mieux vaut passer la longe par-dessus la nuque et l'accrocher du côté opposé à la main de travail. évidemment, changer de main devient alors un vrai casse-tête. Il ne faut pas songer aux exercices où le cheval changerait seul de main.
Pour remédier à ce problème, on utilise une alliance de longe, petit harnais fort simple muni de deux mousquetons que l'on fixe chacun sur un anneau du filet. La longe est fixée à une boucle située au centre de l'alliance, en dessous. Changer de main ne nécessite plus aucune manipulation.
Combien ça coûte?
Un caveçon en cuir haut de gamme coûte plus de 100 € et un caveçon de qualité en nylon 65 € environ. On en trouve à partir de 25 €, mais il ne s'agit pas de harnais convenant à un usage intensif.
Choisir une longe
La longe doit avant tout être solide, notamment au niveau de la boucle d'attache. Examinez avec attention les coutures et les mousquetons. On trouve surtout, sur le marché, des longes en coton ; en synthétique, elles brûlent les mains. Certains modèles sont munis d'arrêtoirs en cuir qui évitent que la longe ne file entre les doigts lorsque le cheval cherche à prendre la main. Ils sont plus chers. Une bonne longe de travail doit mesurer au moins 8 m, ce qui permet au cheval de travailler sur un cercle de 13 à 18 m de diamètre (le longeur décrivant lui-même un petit cercle). Vous pourrez parfois choisir entre différents coloris. Comptez une quinzaine d'euros pour une longe suffisamment solide.
Le bon geste
Même pour un simple travail enrêné, il est toujours préférable de protéger le garrot et le dos du cheval par un pad ou un tapis épais placé entre le surfaix et la peau.

Un surfaix, pourquoi ?

Vous êtes voltigeur, vous voulez simplement longer votre cheval avec un enrênement, vous êtes passionné par le travail aux longues rênes, vous cherchez un simple surfaix de couverture? Vos priorités ne sont pas les mêmes,  votre dépense non plus
Des qualités indispensables
Néanmoins, un bon surfaix doit toujours présenter certaines qualités.
  • Il possède deux coussinets épais, l'un à droite et l'autre à gauche du pont, qui interdisent toute friction du harnais sur le garrot.
  • Un double système de sanglage permet de l'ajuster sans le déséquilibrer.
  • Une protection au niveau des boucles de sanglage évite les pincements et les frictions.
Un surfaix pour enrêner
Le surfaix destiné au travail en longe avec des enrênements ou au travail aux longues rênes doit surtout permettre des réglages à différentes hauteurs. Il est donc muni de nombreuses boucles dans lesquelles on peut glisser courroies et cordelettes, ou auxquelles on peut fixer des mousquetons. Les modèles «professionnels» possèdent jusqu'à onze boucles.
Le surfaix de voltige
Le choix du surfaix de voltige est déterminant pour la sécurité des voltigeurs et la qualité de leur travail. Ses poignées doivent être solidement fixées, bien placées et suffisamment dégagées pour permettre des prises de mains faciles. Soyez également exigeant sur la qualité du sanglage (deux points sont indispensables) qui doit assurer le confort du cheval et la stabilité des voltigeurs.
Combien ça coûte?
On trouve des surfaix simples en toile, munis de 3 ou 5 boucles, pour une centaine de francs français. Pour un surfaix haut de gamme en cuir, équipé de 8 ou 10 boucles larges à rouleau, il faut compter 45 €. Un bon surfaix de voltige coûte environ 100 €.

Montées et descentes au pas

Après les premières leçons, on a vite envie de découvrir les plaisirs de se promener dans les prés et les bois. Mais le terrain n'est pas toujours aussi plat et égal que dans un manège ou une carrière. Voici quelques conseils pour bien réagir.

Un effort pour le cheval

En montée, le cheval se fait souvent prier. En descente, il a tendance à se laisser emporter par son poids et à accélérer. Dans les deux cas, il faut bien accompagner le mouvement tout en maintenant sa monture à l'allure désirée. Monter ou descendre demande au cheval, tout comme à nous, un effort particulier. Pour conserver son équilibre et affronter le relief il met à l'épreuve ses muscles et ses articulations. Le rôle du cavalier est alors de contribuer à l'équilibre de sa monture et de la soulager autant que possible dans son effort.
Monter
  1. Marchez d'un bon pas jusqu'au pied de la pente. Imprimez une nette pression des mollets pour que le cheval aborde la côte avec allant. Prenez appui sur vos étriers et mettez-vous en équilibre au-dessus de la selle, comme à l'obstacle. Raccourcissez un peu les rênes, mais gardez les coudes souples: le mouvement de balancier de l'encolure est très marqué pendant l'effort et vous devez l'accompagner.
  2. Entretenez l'impulsion avec les mollets. Gardez les rênes tendues, les mains légèrement écartées pour maintenir votre cheval dans l'axe de la pente. Votre buste est franchement incliné: si la déclivité est importante, il est parallèle à la pente. Vous pouvez saisir une poignée de crins dans une main pour assurer, si nécessaire, votre équilibre. Arrivé en terrain plat, rasseyez-vous et rallongez les rênes.
Descendre
  1. Amenez votre cheval au début de la descente. Laissez-le étendre un peu l'encolure afin qu'il puisse évaluer la pente. Fermez les jambes pour l'engager lentement dans la descente et ouvrez les doigts pour laisser les rênes s'allonger. Le cheval a besoin d'agir librement avec son encolure. Les rênes restent néanmoins tendues. Votre buste doit être perpendiculaire à la pente ou se redresser à la verticale, selon l'importance de la déclivité. Prenez appui sur les étriers et soulevez légèrement vos fesses de la selle. Cela dégage le dos du cheval et lui facilite la tâche.
  2. Votre buste ne doit pas trop partir vers l'avant: maintenez-le toujours proche de la verticale afin de ne pas peser sur les épaules du cheval, ce qui le déséquilibrerait. Vous pouvez prendre appui des deux mains sur la base du garrot, mais prenez soin de conserver les rênes tendues. En arrivant au bas de la pente, soutenez les poignets et fermez les doigts pour prévenir toute accélération du cheval. Une fois en terrain plat, rasseyez-vous et ouvrez les doigts.
La descente demande aussi de l'impulsion
Aussi étrange que cela puisse paraître, la descente autant que la montée demande de l'impulsion : cela ne signifie pas vitesse, mais volonté du cheval de se porter en avant en équilibre. Du côté du cavalier, il faut faire corps avec l'action en anticipant les situations. Ne précédez pas votre cheval, mais ne restez pas non plus, par crainte, en arrière de l'action. Du courage, de l'équilibre : vous verrez que le principe reste le même que l'on descende un talus au pas ou que l'on franchisse une difficulté en cross.
Le coin du pro
Si le cheval n'a pas de raison particulière de grimper un tolus, il est naturellement tenté de se remettre perpendiculairement à la pente, ou même dans le sens de la descente: cela lui paraît bien plus facile ! Pour éviter cette dérive, gardez les rênes tendues et écartez légèrement les mains: cela «encadre» le cheval. Des jambes présentes encouragent le cheval et préviennent les accès de paresse.

Toutes les écoles ne préconisent pas la même attitude

Vous verrez sans doute, sur certaines photos ou dans la réalité, des cavaliers franchir des talus en restant profondément assis dans leur selle. En monte américaine, par exemple, les étriers sont chaussés trop longs pour qu'il soit question de se mettre en suspension au-dessus de la selle ! Mais la selle américaine est adaptée à ce type de monte et les chevaux sont dressés en conséquence. Mieux vaut ne pas chercher à imiter sans comprendre !
Attention, danger !
  • Il ne faut pas vous engager dans une descente si vous n'êtes pas sûr de vous et de votre cheval. Si celui-ci s'énerve ou tente de prendre la main, mettez-le sur un cercle (en raccourcissant si nécessaire la rêne intérieure) et obligez- le à ralentir avant de s'engager.
  • Évaluez soigneusement l'importance de la pente, la qualité du terrain et les éventuelles branches qui pourraient vous gêner. Si le terrain est glissant, caillouteux ou excessivement boueux, choisissez un autre passage.
  • Si vous êtes avec d'autres cavaliers, gardez vos distances, mais sans vous laisser distancer : votre cheval serait tenté de rattraper ses congénères au galop !
A éviter
Le but est de se faire aussi léger qu'une plume et de ne pas entraver les mouvements du cheval. En descente, ne vous asseyez pas lourd ment dans la selle en rejetant les épaules vers l'arrière. cela pèse sur les reins du cheval et lui écrase les jarrets (toutes proportions gardées, selon votre poids !).
En montée, évitez de projeter votre buste vers les oreilles en avançant les fesses au-dessus du pommeau : cela déplace votre poids sur les épaules du cheval, qui ont déjà fort à faire ! En montée comme en descente, vos jambes doivent rester à leur place, légèrement en arrière de la sangle.

Après la première leçon montée

Une fois que le poulain a accepté l'idée que l'on puisse lui monter dessus, il faut lui inculquer les éléments de base de son éducation de cheval monté : en avant, stop, on tourne !

La suite logique

Si le poulain a été bien éduqué en main, les premières leçons monté se dérouleront dans le calme. Soyez précis.
Au travail
Cette leçon type concerne un cheval déjà familiarisé avec le filet et la selle, qui accepte d'être monté et qui a déjà travaillé suffisamment en longe pour obéir aux principaux ordres donnés à la voix.
  1. Avant de monter, procédez à un bref échauffement en longe. Il vous donnera l'occasion de faire «réviser» au cheval les ordres à la voix, qui vous seront très utiles quand vous serez sur son dos. Amenez le poulain sur la piste du rond de longe, puis éloignez-vous et donnez-lui l'ordre de marcher.
  2. Poursuivez la détente avec quelques tours au trot. Demandez plusieurs transitions et quelques arrêts en utilisant la voix. Félicitez-le et caressez-le. Ne travaillez pas plus de 10 min. Ramenez le poulain au box et harnachez-le avec une selle, un filet et un caveçon, puis amenez-le dans la carrière ou le manège. Vous devez vous faire aider pour la suite du travail.
  3. Attachez la longe au caveçon. La personne qui vous aide tient le poulain pendant que vous montez, puis elle le mène à la longe sur la piste. Ensuite, le poulain doit rester arrêté. Le longueur s'éloigne. En même temps que vous donnez au cheval l'ordre vocal d'avancer, fermez vos jambes pour exercer une nette pression du mollet. Si besoin est, le longueur encourage le mouvement en avant. Dès que le cheval se porte en avant, caressez-le. Surtout, ne gardez pas vos jambes serrées une fois que le cheval marche.
  4. En inclinant légèrement votre la buste en arrière, dites «Oooh» (ou le terme que vous avez choisi pour arrêter le cheval) en fermant les doigts sur les rênes pour exercer une tension assez franche, explicite. Le longeur se déplace vers l'avant-main pour souligner votre ordre. Dès que le cheval s'arrête, rendez les rênes et félicitez-le abondamment. Recommencez la mise en marche et l'arrêt deux ou trois fois.
  5. Essayez ensuite de faire comprendre au cheval le principe de la direction : écartez la main droite pour tourner à droite, en rendant franchement la rêne gauche. Encouragez le cheval à se porter en avant afin qu'il ne s'arrête pas. Le longeur encourage le mouvement en se déplaçant dans la bonne direction. Recommencez deux ou trois fois de chaque côté, puis accordez une récréation au poulain.
  6. Si vous avez le sentiment que le cheval a compris ce que vous attendez de lui - ce qui ne se fait pas en une séance - la longe peut être retirée. Le longeur restant près de la tête du cheval, marchez sur la piste et redemandez quelques départs et quelques arrêts. Tournez ensuite pour décrire un grand cercle à chaque main. Pendant tout ce travail, le longeur évite d'intervenir mais reste à hauteur de l'épaule du cheval, prêt à le canaliser si nécessaire.
    N'abusez pas de la patience du cheval : toutes ces nouveautés l'intéressent mais le fatiguent. La séance ne devrait pas dépasser 20 minutes.
  7. A la séance suivante, commencez le travail avec un cheval longé, le temps de réviser les connaissances acquises. Ensuite, travaillez sans la longe. Lorsque vous vous sentez sûr de vous au pas, essayez quelques départs au trot et quelques transitions du trot au pas. Peu à peu, au fur et à mesure que le poulain progresse, les séances de travail peuvent s'allonger un peu.
Le bon geste
Quand vous êtes sur son dos, le poulain vous écoute. Un bon débourrage se commence en longe, à la voix. Une fois sur son dos, continuez à utiliser la voix. Mais attention : accompagnez les aides avec l'ordre équivalent à la voix, félicitez le poulain avec une intonation chaleureuse, mais évitez de lui parier en permanence, sinon il ne vous écoutera plus.
Le coin du pro
N'oubliez pas qu'un jeune cheval a une capacité de concentration très réduite. Après 8 à 10 min de travail, il «décroche». Pour le poulain en début d'apprentissage, une séance, même très courte, est pleine de nouveautés. Tant que son intérêt est bien éveillé, le cheval absorbe volontiers ce que vous lui apprenez. Dès qu'il se fatigue ou s'ennuie, il se désintéresse de ce que vous faites. Il n'a plus envie d'apprendre. Savoir maintenir l'intérêt du cheval, donc son envie d'apprendre, est essentiel durant tout le dressage. Pour y parvenir, demandez peu à la fois, variez le travail et ne perdez jamais de vue la notion de jeu et de plaisir.

Les routiers

Les routiers rappellent l'origine militaire du concours complet, qui fut d'abord conçu comme une sorte de marathon destiné à éprouver la résistance des chevaux d'armes. Ces parcours «sur routes et sur sentiers» doivent être bien préparés.

Quatre phases pour une épreuve

Les routiers font partie de ce « tout » qu'est l'épreuve de fond. Le cavalier doit s'efforcer d'exploiter ces deux parcours pour permettre au cheval un bon échauffement et une bonne récupération.
Le premier routier
Le premier routier, phase A de l'épreuve de fond, est un parcours de 2 400 à 3 200 m sur route et sur sentiers, à effectuer en principe au trot ou au petit galop. Le concurrent peut toutefois choisir librement son allure. Ainsi, certains cavaliers préfèrent faire alterner pas et petit galop, tandis que d'autres adoptent un trot rapide et régulier. Le cavalier a également le droit de descendre de son cheval et de marcher ou de courir à côté de lui s'il le souhaite.
Une bonne mise en route
Le premier routier a une fonction de mise en train. Ce parcours d'une dizaine de minutes fait office d'échauffement avant le steeple. Quelques minutes de détente au pas et au petit trot suffisent avant le départ du routier. Ensuite, les cavaliers choisissent leur allure. D'une manière générale, il semble admis qu'un parcours mené dans un trot rapide et régulier fatigue moins le cheval qu'une alternance de pas et de petits galops. Mais certains chevaux très chauds refusent de conserver le trot : il vaut mieux alors les laisser galoper et reprendre le pas de temps à autre.
Le second routier
A l'arrivée du steeple, le concurrent entame le second routier : de nouveau, parcours sur routes et sur sentiers. Cette fois, le cheval doit parcourir 4 500 à 5 500 m. Après le second routier, le concurrent marque une pause de quinze minutes avant le départ du cross. La visite vétérinaire se déroule pendant ces quinze minutes. De nombreux cavaliers gardent un bon rythme sur le second routier afin d'accumuler quelques minutes d'avance qui viendront prolonger le temps de récupération accordé au cheval avant le cross.
Reprendre son souffle
A l'arrivée du steeple, la plupart des concurrents laissent leur cheval continuer au galop, en ralentissant progressivement, jusqu'à ce qu'il repasse au trot. Un retour progressif au calme après l'effort permet une meilleure récupération qu’un arrêt soudain de l'activité. Ainsi, pendant le second routier, le rythme cardiaque du cheval ralentit doucement, son souffle se calme, ses muscles sont peu à peu moins sollicités. Le ralentissement progressif de l'activité prévient les raideurs et les courbatures.
Faut-il descendre ?
Certains cavaliers choisissent de descendre de cheval, pendant une partie du second routier, afin de permettre au cheval une meilleure récupération. Le bénéfice n'est toutefois évident que dans le cas d'un cavalier assez lourd. Le cavalier doit être lui-même assez en souffle pour résister à cet effort après le steeple (on arrive en général un peu essoufflé) et rester «frais» pour le cross.

Préparer les routiers

Les routiers se courent chronomètre en main : cela permet au concurrent de régler l'allure de son cheval, ni trop lente, ni trop rapide.
Doser l'effort
Malgré leur apparente simplicité, les routiers doivent être gérés quasi scientifiquement. Il s'agit de demander au cheval exactement l'effort nécessaire, ni plus, ni moins. Une bonne connaissance de la physiologie de l'effort, et de son cheval, permet au concurrent de tirer le meilleur parti possible de ce parcours.
Montre en main
Seule l'expérience permet au cavalier de bien choisir sa vitesse sur un routier. Le plus simple est de s'exercer chronomètre en main, en utilisant les bornes routières pour adapter son rythme au trajet parcouru. On apprend ainsi peu à peu à jauger l'allure de son cheval selon la vitesse requise.
La mise en souffle
L'entraînement a aussi pour objectif de permettre au cavalier d'évaluer les possibilités de sa monture et sa résistance à l'effort. Certains chevaux s'essoufflent plus dans un trot rapide (surtout s'ils font des foulées peu économiques) que dans un galop mesuré. La préparation en vue des routiers peut évidemment se faire durant le travail quotidien de mise en souffle.

Le goût du jeu

Le jeu est un signe de vitalité. Un cheval heureux et en bonne santé conserve longtemps son tempérament joueur. Un bon dressage doit savoir tirer profit de ce goût du jeu.

Le jeu : un apprentissage

Les propriétaires de chiens ou de chats jouent souvent avec leurs animaux. Bizarrement, peu de cavaliers imaginent que leur cheval a lui aussi besoin de jouer et qu'à travers le jeu, il peut apprendre une multitude de choses !
Qu'est-ce que le jeu ?
Jouer, c'est imiter, faire «comme si», faire «semblant de». Pour les petits de nombreuses espèces (dont l'homme !), le jeu est le principe même de l'apprentissage. En imitant les adultes, les jeunes acquièrent les comportements qui leur permettront de survivre : reconnaissance du danger, choix des aliments, découverte de l'eau, attitude face à l'ennemi, hygiène, etc.
Le jeu qui consiste à «faire semblant de» est un entraînement à la vie. En jouant, le poulain apprend à se battre, à défendre sa place dans le groupe, à réagir en cas de danger. Il répète tous les gestes dans un contexte où ils n'ont pas de conséquences réelles.
Une soupape
Plus tard, le jeu n'a plus la même fonction éducative. Mais il reste important dans la vie de la plupart des espèces. C'est une soupape. Le jeu n'est pas la réalité : il permet donc de se défouler physiquement et psychiquement. C'est une détente qui élimine le stress et dédramatise les situations.
Découvrir la vie
Le poulain élevé au pré consacre plusieurs heures par jour au jeu. Il imite sa mère et les autres adultes, il se lance dans des courses-poursuites ou des combats fictifs avec les autres poulains. Il prête vie aux objets et mime les postures de défense, de fuite, d'intimidation. On peut ainsi le voir ronfler et se cabrer devant un seau, s'enfuir devant un papier qui vole.
Enfin, le poulain se livre à une exploration systématique de son environnement. Il contourne les objets, les flaire, les pousse du nez ou du pied, les mordille, les retourne. Tous ces jeux sont d'une importance vitale pour son développement.
Jeux d'équipe
Les chevaux qui vivent en groupe continuent à jouer. Les jeux collectifs permettent d'oublier momentanément la hiérarchie du groupe. Les chevaux se livrent quotidiennement à des courses-poursuites, à de fausses fuites devant de faux dangers. Ils instaurent aussi des jeux plus complexes, comme essayer à tour de rôle de prendre une place enviée, sur une butte par exemple. Ils se délogent en se mordillant, en se bousculant.
C’est pas la joie
Le cheval qui travaille, hélas, ne joue pratiquement plus. Non pas qu'il n'en éprouve plus le besoin, bien au contraire, mais il n'en a plus la possibilité. Privé d'échanges sociaux avec ses congénères, il vit dans un box qui ne lui offre guère de distraction.
C'est regrettable car le cheval au box subit de nombreuses contraintes et le jeu lui serait particulièrement profitable. L'expérience a été faite d'installer des jouets dans le box de certains chevaux : jouets en bois à coulisse ou à bascule, individuels ou pour deux. Ils ont été aussitôt beaucoup utilisés. Les chevaux qui en disposaient se montraient plus gais, plus sociables et plus calmes.
Bon à savoir
Le cheval appréciera d'avoir des jouets pour tromper son ennui. On peut concevoir toutes sortes de hochets, d'objets suspendus, de clochettes, de bâtons basculants ou de pièces de bois coulissantes, qu'il utilisera individuellement ou partagera avec son voisin de box. Il faut naturellement qu'ils soient solides et ne présentent aucun danger pour le cheval. Jouer avec son cheval

Pourquoi jouer ?

Jouer avec son cheval ou lui permettre de jouer n'est pas une perte de temps, loin de là. Le jeu développe son intelligence, sa capacité d'adaptation et son adresse. Il accroît la complicité entre le cavalier et sa monture. C'est aussi le meilleur remède pour lutter contre le stress et maintenir le moral du cheval au beau fixe.
Comment jouer avec son cheval ?
Lâchez votre cheval en liberté plusieurs fois par semaine (avec des protections). Essayez ensuite d'instaurer des échanges ludiques sous forme d'un apprentissage en liberté : suivre son maître dans toutes les directions en répondant à des indications de la voix, faire la révérence, s'asseoir, s'éloigner de vous et revenir à la demande. Mais faites tout cela en vous amusant : récompensez le cheval, félicitez-le quand il comprend. S'il ne respecte pas la règle, dites-le lui, mais surtout, pas de punitions, c'est un jeu !
Dès que le cheval se désintéresse du jeu, interrompez la séance. La notion de plaisir est fondamentale.
Le coin du pro
Attention à la routine et à l'ennui ! Chaque période de travail au cours d'une séance doit être courte (10 min maximum) et entrecoupée de moments de détente et de récréation. Faites en sorte que la séance de travail ne soit pas une corvée pour le cheval. Il sera ainsi heureux de vous voir et disposé à apprendre.

Déceler l’urgence

Il n'existe pas de service d'urgence pour les chevaux. Il est donc important que vous sachiez reconnaître les symptômes d'une urgence afin de pouvoir convaincre le vétérinaire de service de se déplacer au plus vite lorsque c'est nécessaire.

Les urgences à reconnaître

Face à l'urgence, il faut être préparé. Si vous savez reconnaître les situations nécessitant des soins rapides, vous pourrez agir avant qu'il ne soit trop tard.
La fourbure
Un matin, vous découvrez votre monture immobilisée dans une étrange posture. Elle est comme assise sur ses postérieurs, les antérieurs campés vers l'avant. Vous réalisez également qu'elle s'en est « mis plein la panse » durant la nuit : ventrée d'herbe fraîche, fugue avec razzia dans le sac à grains, etc. Appelez le vétérinaire d'extrême urgence. Refroidissez les sabots avec de l'eau fraîche. Ne déplacez pas l'animal.
Le coup de sang
Le lendemain d'une journée de repos au box, vous trouvez le comportement de votre cheval étrange lorsque vous le montez. Il semble ne pas vouloir avancer et a le dos noué. En outre, il transpire beaucoup et ses urines sont anormalement foncées. Mettez immédiatement pied à terre et ramenez le cheval au box. Donnez-lui à boire une eau fraîche et claire. Couvrez-lui le dos en attendant le vétérinaire.
Le coup de chaleur
Par temps chaud et humide, votre cheval présente un comportement anormal. Il semble faible. Il titube, halète ou frissonne. Étonnamment, il ne transpire plus alors qu’il fait une chaleur étouffante. Prenez la température de votre monture pour confirmer le diagnostic. Lors d'un coup de chaleur, on note une forte fièvre (température supérieure à 40° C). Mettez votre cheval à l'ombre. Arrosez-le d'eau fraîche et encouragez-le à boire régulièrement. S'il a beaucoup transpiré, le vétérinaire vous prescrira, entre autres, des électrolytes.
L'obstruction œsophagienne
Peu après avoir mangé sa ration de granulés, le cheval semble vouloir vomir (ce dont il est physiologiquement incapable). Il a la tête basse. De la salive et de la nourriture s'écoulent de ses naseaux. Empêchez-le de continuer à s'alimenter ou à boire. Appelez le vétérinaire de toute urgence. Tenez la tête de votre animal le plus bas possible en attendant le praticien. Vous pouvez aussi essayer de masser doucement le dessous de son encolure (l'œsophage) en direction de la bouche pour tenter d'aider à l'évacuation du bouchon.
Les coliques
Le cheval semble souffrir. Il se regarde les flancs avec inquiétude et se roule compulsivement. Il gratte le sol, s'agite. Prenez le pouls du cheval (sous la ganache) et sa température rectale. Appelez ensuite le vétérinaire en lui communiquant ces données. En attendant son arrivée, mettez un panier au malade afin qu'il ne puisse plus grignoter. Si le cheval n'est pas trop agité et si son pouls n'est pas trop rapide, on peut le faire marcher doucement en main. Sinon, mieux vaut le laisser au box et l'empêcher de trop se rouler.
Clou de rue
En promenade, le cheval se met subitement à boiter « à patte cassée ». En regardant le pied, on découvre un clou (ou tout objet dur et pointu) planté dans la corne. Si le clou n'est pas resté en place, on décèlera l'accident à la chaleur anormale de la corne blessée. Ne retirez pas le clou vous-même. Il est important pour le vétérinaire de vérifier par lui-même la profondeur de la pénétration. Contentez-vous donc de le couper si nécessaire afin qu'il ne s'enfonce pas davantage.
Coups et blessures
Votre cheval a reçu un coup ou s'est blessé. Il boite sévèrement ou présente une plaie. S'il saigne de manière abondante, par jets successifs, une artère a été touchée. Comprimez la plaie avec une compresse stérile et froide. Bandez éventuellement la plaie avec un pansement compressif. Si ce n'est pas possible, comprimez la plaie avec la main jusqu'à l'arrivée du vétérinaire. De toute façon, ne déplacez pas l'animal. Il peut s'être fait une fracture ou s'être rompu un tendon. Sans compter que le mouvement favorise les hémorragies. Si le cheval ne saigne pas trop, arrosez doucement la plaie avec de l'eau fraîche. N'appliquez aucun produit tant que le vétérinaire n'est pas arrivé. Vous pouvez, toutefois, protéger la plaie avec un pansement propre en attendant l'homme de l'art.

Les signes de gravités

Dans les urgences, chaque cas est particulier. Seul le vétérinaire peut établir un diagnostic pertinent et se risquer à prescrire le traitement qui convient. Le propriétaire doit néanmoins pouvoir informer le praticien des signes de gravité qu'il a détectés.
La fièvre
Chez le cheval elle commence à 39° C. Au dessus de 40, il faut s’inquiéter.
Le pouls
Il n’a d’intérêt qu’au repos. On le prend sous la ganache ou en de nombreux endroits du membre antérieur. Supérieur à 50 battements par minute, il doit inquiéter. Le pouls s’accélère avec l’aggravation d’une colique, par exemple. C’est un excellent indicateur de l’évolution de la maladie.
La respiration
Elle doit être lente (de 8 à 12 cycles par minute) et profonde. Une respiration rapide (halètement) ou superficielle n’est pas normale.
Les bruits intestinaux
Les gargouillis et autres borborygmes que produit l’intestin, sont signes de bonne santé. Leur augmentation anormale ou, pire, leur disparation sont des signes de gravités lors des coliques.
Les crottins et les urines
La disparition des crottins signale l'arrêt du transit intestinal. C'est un signe de gravité des coliques. La coloration foncée des urines accompagne une destruction massive de globules rouges ou des muscles (dans les coups de sang).
La couleur des gencives
Des gencives très pâles peuvent révéler une anémie (avec un pouls rapide). Ces muqueuses peuvent aussi être jaunâtres en cas de jaunisse ou, plus grave, rouges piquetées de points violacés (pétéchies) en cas de choc.
La souplesse de la peau
Une peau qui a perdu sa souplesse et conserve les plis qu'on lui donne révèle une grave déshydratation.

Trucs et astuces de randonneur

S'il devait emporter tout ce qui peut lui être nécessaire, le randonneur aurait deux chevaux de bât et un budget aussi lourd que son paquetage ! Tout prévoir, s'adapter à chaque cas de figure : voici quelques-uns des trucs qu'utilisent les professionnels de la randonnée.

Partir léger, mais tout prévoir

Le randonneur est prévoyant. Avant de partir, il a envisagé toutes les situations. Il emporte des objets qui peuvent servir à tout. Chacun de ces objets doit avoir au moins un double usage pour être digne de faire partie du paquetage.
La santé du cheval
Un cheval doit boire régulièrement, faute de quoi son état se dégrade rapidement. Parfois, il y a une rivière ou un point d'eau, mais il peut être impossible au cheval de s'en approcher pour boire. Votre chapeau de randonneur vous tirera d'embarras : il suffit de le remplir pour que votre cheval puisse se désaltérer. Vous pouvez aussi utiliser un sac en toile imperméabilisée. Peu encombrant, ce sac vous sera utile à toutes sortes de choses : panier à commissions, mesure de ration, pansement compressif, entraves, etc. Il suffit d'avoir de l'imagination !
L'importance du sel
En transpirant, votre cheval perd beaucoup de sel. S'il vous lèche, c'est parce que votre peau est salée de transpiration. Il est pourtant impossible de transporter une pierre à sel. Le soir, à l'étape, demandez au gîte une poignée de gros sel et ajoutez-la à la ration. Si vous bivouaquez, détournez une partie du sel de cuisine ! Grâce à cette substance, le cheval boira plus, il retiendra mieux l'eau et, par conséquent, se réhydratera mieux. C'est aussi, pour lui, un petit plaisir car il aime le sel.
Une blessure due à la selle
Cela ne devrait pas arriver. Mais voilà.une erreur de préparation le matin a provoqué une gonfle ou, pire, une écorchure au dos de votre cheval. Une fois que vous l'avez dûment soignée, il faut éviter que le matériel ne frotte à cet endroit. Alors, au diable l'avarice: vous allez créer dans le tapis une « fontaine ». Découpez votre tapis pour y ménager un trou exactement à l'endroit de la blessure. Plus de frottement, plus de problème !
Le ferrage
Pendant la randonnée, les fers s'usent beaucoup. Ils deviennent minces, en pince et glissants, car les têtes des clous sont usées. Pour éviter cette usure, demandez à votre maréchal de mettre des pointes de tungstène. Elles permettent également de mieux accrocher sur des surfaces comme le goudron. Attention, il ne faut pas ferrer ainsi toute l'année, car ces pointes gênent le glissement naturel du pied et peuvent entraîner, à terme, des problèmes tendineux.
L'hiver, la neige...
Lorsqu'il y a de la neige, un bloc de glace se forme sous le fer du cheval. Il est certes possible de prévoir un ferrage spécial, mais il est assez onéreux et peu rentable dans les régions où la neige est plutôt rare. En randonnée, vous risquez donc de vous trouver bloqués à cause de la neige alors que le soleil vous tend les bras. Une façon simple et peu coûteuse de résoudre ce problème consiste à découper un morceau de caoutchouc épais à la forme du fer, puis de le rentrer en force sous les bords du fer. Légèrement bombé, il expulsera la neige au fur et mesure de votre progression.

Lutter contre les coups du sort

Le véritable accident capable d'arrêter un randonneur est heureusement rare. Pour ne pas vous trouver bloqué par des petits ennuis, voici quelques autres trucs utiles.
La rêne a cassé
Pas de panique ! Pour la réparer, il suffit d'un couteau bien aiguisé. Faites une fente dans chaque extrémité, puis assemblez les deux morceaux comme sur le schéma ci-contre. Bien entendu, si vous avez emporté de quoi coudre le cuir, il est préférable de réaliser une réparation définitive le soir à l'étape.
Plus de montant de filet, que faire?
Pour une raison connue de vous seul peut-être, le montant de filet a rendu l'âme. Vous pouvez, avec un double-snaps, un licol, de la ficelle et un peu de malice, fabriquer un montant honorable pour aller au moins jusqu'à l'étape, voire finir votre randonnée. Pour commencer, démontez le mors du filet cassé. Placez ensuite le licol sur le cheval et ajustez-le correctement en évitant que la sous-gorge soit serrée. Fixez une extrémité des double-snaps au mors. Il faut fixer l'autre extrémité aux anneaux du licol les plus hauts. Si le snap n'est pas suffisant, faites une rallonge avec de la ficelle.

Varier l'allure au pas et au trot

Dans un premier temps, le jeune cavalier apprend à avancer et ralentir en demandant des changement d'allure : du pas au trot, du trot au galop et inversement. Petit à petit, il doit aussi devenir capable d'obtenir des variations dans une même allure.

Un dosage subtil

Tous les chevaux ne se ressemblent pas : pour la même allure, confort, énergie et vitesse varient d'une monture à l'autre. Dans un premier temps, vous vous êtes contenté de demander à votre cheval de changer d'allure et d'aller plus ou moins vite. Vous devez peu à peu devenir capable d'obtenir des transitions dans une allure. Cela signifie que le cheval reste dans la même allure, mais allonge plus ou moins ses foulées.
Au travail
  1. Au pas, il est facile de sentir le changement d'amplitude des foulées. Un cheval qui marche paresseusement engage peu ses postérieurs sous lui. Son dos ne bouge pas beaucoup. Vous ne sentez, à chaque pas, qu'un léger déplacement latéral. L'encolure, plutôt étendue, se balance modérément. Comme il est peu actif, le cheval se contente, lorsque vous donnez des jambes, de précipiter l'allure ou, pire, de trottiner au lieu d'allonger ses foulées.
  2. On cherche au contraire à obtenir qu'un cheval reste actif pendant le travail, quelle que soit sa vitesse. Pour obtenir que le cheval au pas allonge ses foulées, vous devez agir progressivement. Poussez avec l'assiette et fermez les jambes par pressions intermittentes. Vos doigts cèdent, car le cheval a besoin d'étendre davantage l'encolure : l'arrière-main du cheval s'active davantage. Vous le sentez nettement par le déplacement beaucoup plus important du dos. Au pas allongé, vos fesses « cirent » la selle, votre rein encaisse un mouvement marqué. Vos mains doivent accompagner le mouvement de balancier de l'encolure, qui s'accentue sensiblement.
  3. Si le cheval précipite l'allure, fermez vos doigts sur les rênes et redressez-vous tout en soutenant l'impulsion avec les jambes et l'assiette. Pour obliger un cheval à s'engager davantage, mettez-le sur un cercle en conservant des mains basses et un peu écartées. Pour tourner en s'incurvant dans une allure active, sans perdre l'équilibre, il doit engager ses postérieurs et se redresser. Son encolure est moins étendue, le mouvement de balancier moins marqué. En revanche, ses postérieurs travaillent davantage.
  4. Mettez votre cheval au trot. Essayez d'obtenir une allure active sans précipitation. Pour l'obliger à s'équilibrer et à travailler davantage avec son arrière-main, mettez-le sur un cercle. Vous devez sentir qu'il se « grandit ».
  5. Lorsque le cheval est dans un trot moyen, équilibré et actif, il se déplace de façon importante. Efforcez-vous de rester assis dans la plus grande décontraction possible, en encaissant les mouvements avec les reins. Le cheval ne doit pas s'appuyer sur son mors, et vous ne devez pas agiter vos mains ou vous crisper sur les rênes. Si nécessaire, plutôt que de gêner le cheval, prenez le trot enlevé.
  6. Pour obtenir un allongement au trot, vous devez agir progressivement. On demande l'allongement dans une ligne droite. Dans le tournant qui la précède, asseyez-vous et commencez à stimuler l'impulsion du cheval avec vos jambes et votre assiette. En arrivant sur la ligne droite, ouvrez progressivement vos doigts. Prenez le trot enlevé pour ne pas gêner le cheval et dosez l'action de vos jambes pour que votre monture allonge ses foulées sans précipiter son allure. Laissez-lui étendre peu à peu l'encolure. Reprenez progressivement le cheval avant la fin de la ligne droite en vous redressant et en fermant vos doigts.
Attention à l'assiette
Pour travailler au trot, il faut savoir conserver des mains fixes (c'est-à-dire immobiles par rapport à la bouche du cheval) même pendant les transitions, ce qui n'est pas toujours facile au trot assis. Dans un premier temps, on peut adopter le trot enlevé lorsque le trot est vif et pendant les allongements.
Aide mémoire
Amplitude : longueur de la foulée. Précipiter l'allure : le cheval précipite l'allure lorsque, répondant à une action de jambe, il accélère le rythme des foulées au lieu d'augmenter leur étendue. Transition : passage d'une allure à une autre ou variation à l'intérieur d'une allure.

Le Curly Américan Horse

Aussi frisé qu'un mouton, le Curly American Horse, aussi appelé Bashkir curly, est la coqueluche des éleveurs américains. En dépit de la faiblesse de ses effectifs, on ne parle que de lui : ce petit mustang a le vent en poupe.

Un frisé bien mystérieux

Personne ne sait vraiment d'où vient le curly. A-t-il débarqué avec les colons espagnols ? Est-ce un mutant ou bien encore le dernier des chevaux américains ? Mystère ! En revanche, son avenir semble tout tracé, tant il a la cote outre-Atlantique.
Une origine mystérieuse
L'origine du Curly American Horse reste mystérieuse. Ce petit cheval descend très certainement de certaines souches de chevaux importées par les conquistadores espagnols. On ignore s'il a acquis ses frisures à la suite d'une mutation intervenue sur le territoire américain ou si le gène «bouclette» existait déjà chez quelques chevaux de l' Ancien Monde. Une théorie concurrente prétend toutefois que le curly pourrait être arrivé seul en Amérique du Nord, via le détroit de Béring, à l'époque des glaciations. Ceci expliquerait alors sa parenté avec certaines races russes ou chinoises.
Russie ou Chine ?
Le nom de «bashkir» curly a été attribué à ce petit cheval américain parce qu'on le croyait apparenté aux chevaux de la Volga et de l'Oural. Toutefois, des recherches plus récentes rapprochent plutôt le petit frisotté du lokai du Tadjikistan, parfois frisé lui aussi. Les éleveurs de curly aiment d'ailleurs rappeler qu'il existait déjà en Chine, au IIe siècle après J.-C., une race de chevaux frisés.
Le cheval des Indiens
Plusieurs tribus indiennes ont également possédé des chevaux frisés. Les Crows en élevaient encore au début du XIXe siècle. Les Sioux en ont d'ailleurs volé certains pour créer une lignée que l'on retrouve aujourd'hui.
On évoque aussi la présence du Bashkir curly parmi les Indiens Big Foot. Ils auraient remonté les guerriers de Sitting Bull à la bataille de Little Big Horn. Quelques-uns se seraient alors échappés pour vivre libres dans le Nevada. Les descendants de ces rescapés de Little Big Horn forment de nos jours un groupe connu sous le nom de sage seekers, «chercheurs de sauge», plante sacrée chez les Indiens. Ils vivent dans la réserve de Standing Rock Reservation, dans l'Etat du Sud Dakota.
Le curly aujourd'hui
C'est un dénommé Peter Damele qui a, le premier, isolé quelques mustangs frisés (les futurs curlies) parmi les chevaux sauvages du Nevada. Il appréciait ces chevaux pour leurs qualités d'endurance et leur bonne volonté au travail. L'association de la race du Bashkir curly est née en 1971, à partir des vingt chevaux du Ranch de Peter Damele. Aujourd'hui, l'association ne recense que quelque deux mille curlies dans le monde. Les petits bouclés ont donc commencé comme chevaux de ranch, pour le travail du bétail, avant de devenir des montures de loisir. Les curlies commencent aujourd'hui à briller dans des disciplines aussi diverses que l'endurance, l'attelage et, bien sûr, l'équitation américaine.
Un poil très particulier
Le trait distinctif du Bashkir curly est incontestablement le manteau d'astrakan, frisé, qui lui sert de pelage. Son poil possède en outre la propriété de ne pas être allergène, c'est-à-dire de ne pas affecter les gens allergiques aux chevaux.
Origine
Les origines lointaines du Bashkir curly sont encore incertaines. Mais c'est aux États- Unis, dans le Nevada, que la race fut véritablement établie.

Type et tempérament

Le curly est bien fait de sa personne. Il donne une impression de douceur, évidemment accentuée par le côté «nounours» de son pelage et de ses crins frisés.
Modèle
Le curly est un cheval solide sans lourdeur, avec des membres plutôt courts. Son épaule est droite et son garrot effacé. Ses sabots sont durs comme la pierre. Sa crinière, généralement double, retombe de part et d'autre de son encolure. Ses yeux, situés très latéralement sur sa tête, lui confèrent un champ de vision exceptionnel. A noter également que le curly possède une couche graisseuse sous la peau qui l'isole du froid.
Taille
Avec une taille comprise entre 1,42 m et 1,62 m, le curly oscille donc entre le grand poney et le petit cheval.
Robe
On rencontre à peu près toutes les robes chez notre petit frisé : bai, alezan, noir, souris, palomino, etc. L'alezan est toutefois la robe la plus fréquente. Les robes diluées, comme le souris, s'accompagnent de zébrures noires sur les membres et d'une raie de mulet. L'extrémité des oreilles est souvent sombre également. On rencontre aussi des Bashkir curly pie sabino, c'est-à-dire avec du blanc en dentelle sous le ventre et l'encolure.
Caractère
Le curly est d'un naturel plutôt confiant. Doux et amical, facile à dresser, il mérite un cavalier capable de le respecter et de le ménager. C'est un cheval vif et intelligent, calme, d'une endurance exceptionnelle, ce qui fait de lui le compagnon rêvé du randonneur.

Toiletter un cheval

Toiletter un cheval, c'est le faire beau des pieds à la tête en mettant en valeur sa beauté naturelle. Chaque race a ses atouts, qu'il faut respecter et mettre en valeur : on rase le fanon d'un selle français, pas celui d'un frison !

Les poils superflus

L'hiver, les chevaux développent un poil épais destiné à les protéger contre le froid. Les membres et la tête deviennent parfois hirsutes, ce qui est diversement apprécié selon la race du cheval et l'usage qu'en fait son cavalier !
Au travail
Un toilettage intelligent tient compte de la nature. Les longs poils des membres et de la tête ont leur utilité. S'il est justifié de « raser » un cheval au poil près avant une épreuve de présentation, il vaut mieux lui laisser quelques poils en hiver, en particulier s'il va en extérieur. Naturellement un cheval qui vit au pré ne doit pas être toiletté.
  1. Pour couper les poils qui garnissent l'arrière des canons, glissez le peigne dans l'épaisseur du fanon, puis remontez-le doucement, dents vers le haut, tout en coupant les poils qui dépassent.
  2. Nettoyez le boulet en coupant les poils à ras. Laissez toujours une touffe de poils longs autour de l'ergot. Ce fanon permet à l'eau et à la boue de s'égoutter sans stagner dans le creux du paturon. Posez les ciseaux à plat sur le sabot et taillez les poils qui dépassent sur la corne au ras de la couronne.
  3. Vous pouvez de la même façon procéder au toilettage de la tête : coupez au ras des ganaches les poils qui dépassent de l'auge. En passant les ciseaux à plat sur les joues, vous pouvez éliminer les poils « fous ».
  4. Les châtaignes sont de petites plaques de corne qui poussent sur la face interne des membres. Elles s'effritent d'elles-mêmes, mais il est parfois nécessaire de les rogner lorsqu'elles deviennent proéminentes. Posez le couteau à plat le long du membre et « pelez » les couches successives de corne à l'aide de la lame. Arrêtez-vous lorsque la corne résiste.
A éviter
Il faut éviter de toiletter les oreilles, car les longs poils qui y poussent les protègent de la poussière et des insectes. Si toutefois cela était nécessaire, prenez l'oreille dans votre main, tournez-la vers l'arrière, pliez-la doucement en faisant venir les deux côtés bord à bord, et coupez uniquement les poils qui dépassent.

Toilettage des crins

Un cheval bien toiletté a des crins propres et en ordre. Selon les races, on aime les voir plus ou moins longs.
Au travail
  1. Lorsque la crinière est double (elle retombe des deux côtés de l'encolure), il faut l'amener à rester d'un seul côté à l'aide de nattes d'écurie. Faites simplement des nattes régulières assez lâches du côté choisi et laissez-les en place quarante-huit heures.
  2. Raccourcissez la crinière et la queue, épilez cette dernière si nécessaire.
  3. Si le cheval possède des crins épais et abondants, il est parfois pratique de dégager le passage de la têtière en coupant les crins à ras, sur environ 5 cm, derrière les oreilles.

Position, assiette et emploi des aides

En dressage, on cherche à développer la plus grande finesse possible. Dans l'idéal, les actions devraient rester imperceptibles, le cavalier donnant l'impression de ne faire qu'un avec son cheval.

Les bons moyens

Dans la plupart des épreuves de dressage, le cavalier est jugé autant sur les moyens qu'il emploie pour exécuter la reprise que sur les figures elles-mêmes.
Des jambes très descendues
En dressage, la position du cavalier est très «dépliée». Les cavaliers chaussent long pour bien envelopper le cheval de toute la longueur de leurs jambes. Cela accroît l'étendue de leur action et permet une grande précision. Des jambes bien descendues contribuent également à la stabilité de l'assiette. Naturellement, la descente des jambes ne se fait pas en un jour. Elle ne peut être obtenue que lorsque l'articulation coxo-fémorale (bassin-cuisse) est bien assouplie et que la sangle abdominale, les fessiers et les adducteurs sont correctement développés.
Amortir
La souplesse du bassin et des reins permet de descendre correctement les jambes, mais c'est aussi une condition pour l'acquisition d'une bonne assiette. Le cavalier doit parvenir à s'asseoir sur le «gras» des fesses, en poussant le bassin vers l'avant et en reculant les cuisses, posées bien sur leur plat, tout en évitant de laisser le genou se tourner vers l'extérieur. Rein, bassin et articulations des jambes amortissent souplement les mouvements du cheval. Cela exige à la fois de la décontraction et de la force.
Liant et fixité
Décontraction et musculature permettent au cavalier d'obtenir le «liant», c'est-à-dire de faire corps avec sa monture, sans rigidité, tout en conservant des jambes et des mains fixes. Cela peut sembler contradictoire : comment peut-on à la fois encaisser les déplacements du cheval par un mouvement souple du rein et du bassin, et conserver des jambes fixes. Par fixité, on n'entend pas rigidité. Des mains fixes sont des mains qui, sans s agiter, maintiennent un contact constant avec la bouche du cheval. Des jambes fixes restent à leur place et n'avancent ou ne reculent que lorsque le cavalier le désire. C'est la décontraction de chacune des articulations qui permet l'indépendance des différentes parties du corps.
Les gros défauts
Les juges pénalisent plus ou moins sévèrement, selon le niveau de la reprise, les défauts d'assiette, d'aide et de position du cavalier. Évitez en particulier :
  • d'agiter les mains et d'exercer des tractions sur les rênes ;
  • de remonter les talons, d'avancer ou de reculer la jambe quand vous agissez ;
  • d'avoir le dos rond, d'agiter la tête et de regarder vos mains ;
  • de déplacer le buste sans discrétion, soit en vous penchant en avant, soit en vous inclinant exagérément vers l'arrière ;
  • de vous asseoir sur l'enfourchure ou, au contraire, de reculer l'assiette sur le troussequin ;
  • d'employer vos aides sans discrétion.
De la théorie à la pratique
Le jeune cavalier de dressage se donne du mal pour apprendre à se tenir dans une position «académique» et pour acquérir une grande discrétion dans ses actions. Puis, lorsqu'il se rend sur les terrains de dressage, il voit des concurrents de haut niveau remonter un éperon fort peu discret qui fait plisser la peau ou se livrer à des actions de mains brutales. Ces mêmes concurrents raflent des médailles. Qu'en penser ? D'une part, les reprises de haut niveau exigent beaucoup de connaissances de la part du cheval qui doit enchaîner des figures complexes. Le souci de clarté oblige parfois le cavalier à oublier la discrétion au profit d'une intervention marquée destinée à bien se faire comprendre de sa monture. D'autre part, un cheval est souvent perturbé sur le rectangle. Il faut parfois appuyer ses actions pour le rappeler à la discipline. Enfin, la perfection n'est pas de ce monde et, surtout, pas du monde de la compétition. Cela ne doit pas empêcher le jeune cavalier d'aspirer à la meilleure équitation possible !

La finesse des aides

De la rêne d'ouverture du débutant à l'action invisible du cavalier de dressage, il y a un long chemin que le cheval doit lui aussi parcourir.
La coordination et l'indépendance avant tout
Plus le cavalier avance dans son apprentissage, plus il utilise des aides fines et discrètes. Chaque action, directe ou indirecte, fait partie d'un ensemble subtil de tensions, de cessions et de variations, à peine perceptibles de l'extérieur. Jambes, poids du corps et mains agissent de concert, par petites touches. Le cavalier règle son attitude sur les réponses du cheval : le couple cavalier-cheval doit dégager une impression de fluidité, d'harmonie.
D'un cheval à l'autre
Naturellement, la finesse des aides doit être adaptée au niveau de dressage du cheval. Un poulain a besoin de recevoir des ordres clairs, précis, qu'il peut aisément différencier les uns des autres. Néanmoins, l'extraordinaire sensibilité des chevaux leur permet de percevoir très rapidement des différences subtiles dans l'attitude du cavalier. Ainsi, dès qu'il a compris le sens d'une demande, même un très jeune cheval saura l'exécuter sur un signe discret. Il faut simplement éviter de donner des ordres différents en utilisant des actions trop semblables et veiller à toujours bien expliquer ce que l'on attend, notamment par l'emploi de récompenses immédiates.

Le déroulement d'un match de polo

Pour disputer un match de polo, deux équipes à cheval doivent s'affronter sur le terrain. Pour gagner, il faut marquer davantage de point que l'adversaire. Mais, attention : le règlement condamne les actions dangereuses ou brutales.

Jeu, organisation, règles

Une rencontre de polo comporte plusieurs périodes, durant lesquelles il faut observer les règles du jeu à la lettre et se plier à l'arbitrage.
But du jeu et stratégie
Un match de polo se joue entre deux équipes de quatre joueurs chacune (deux attaquants, un milieu de terrain et un défenseur) sur une surface nivelée recouverte d'herbe rase. L'objectif du jeu est de faire pénétrer la balle dans les buts de l'équipe adverse en la frappant à cheval au moyen d'un maillet tenu dans la main droite. Aucun joueur ne doit couper la ligne de la balle. Les points sont donnés par les buts inscrits, le décompte des handicaps et la transformation des pénalités. A la fin de la partie, l'équipe victorieuse doit avoir marqué un nombre de points supérieur à celui de l'équipe perdante au cours des huit, voire des dix chukkers (périodes de 7:30 mn chacune). Rappelons que la partie est coupée d'une mi-temps de trois à cinq minutes, accordée aux joueurs pour changer de monture. L'arbitrage tient compte d'autres critères de jugement dans le score final : un jeu franc, des chevaux préservés, rapides et maniables, font monter la cote.
Des phases de jeu successives
Avant de commencer la partie, l'un des arbitres effectue le tirage au sort, en présence de deux capitaines, afin de déterminer la position des équipes sur le terrain. La partie peut ensuite commencer. Les deux équipes prennent place au centre du terrain, face à face, de part et d'autre de la ligne médiane. Les montures restent immobiles, au minimum à cinq mètres de l'arbitre qui se tient sur la ligne médiane. Ce dernier envoie la balle vers le sol, parallèlement aux lignes de fond, entre les deux équipes. On entre alors dans le vif de l'action. Si un joueur réussit à marquer un but, il faut procéder à une remise en jeu dans la zone de dégagement. A la fin de chaque période, les équipes changent de côté et le match recommence aussitôt.
Le saviez-vous ?
Un match ne peut se dérouler sans la présence d'un chronométreur et d'un marqueur officiels nommés par les organisateurs du tournoi. Le chronométreur, chargé du signal sonore, contrôle la durée de jeu effective durant les périodes et vérifie le temps mis par chaque joueur pour changer de monture. Le marqueur s'occupe, quant à lui, du tableau d'affichage, du relevé des erreurs commises par chaque équipe et de la feuille de score.

Respect du règlement

Au polo, on va vite et on frappe fort : le moindre débordement est dangereux.
Les différentes interdictions
Le règlement, très strict, a pour but, en particulier, d'empêcher tout débordement dangereux. Deux arbitres à cheval veillent à sa juste application. Les manquements entraînent des pénalités. Un joueur, notamment, ne doit pas provoquer de collision ; il ne doit, en outre, ni couper la route à un rival, ni zigzaguer devant lui ou le heurter. Il est également interdit d'agripper le maillet d'un adversaire.
Autres points majeurs
Le cavalier de polo doit, bien sûr, rester en selle et être toujours en mesure de frapper la balle et de prendre part au jeu. Notons aussi qu'il est possible de procéder à des remplacements à la fin de chaque période et à tout instant si un joueur est incapable de finir la partie à la suite d'un choc, d'un malaise, etc.
Interruptions de jeu
Maintes circonstances peuvent pousser l'arbitre à interrompre le jeu. Exemples : un joueur perd son casque, le cavalier ou sa monture tombent et se blessent, la balle se retrouve dans une position neutre ou coincée dans l'équipement du cheval voire du cavalier ; le temps se couvre, les conditions climatiques s'avèrent défavorables à la poursuite de la partie.

Mettre un licol et attacher

Savoir passer un licol à un cheval, puis attacher celui-ci, ce sont des gestes parmi les plus utiles pour tous ceux qui côtoient les chevaux. Quelques règles simples permettent de le faire facilement et en toute sécurité

Un licol à quoi ça sert

Le licol est un harnais de tête, sans mors, qui maintient le cheval au niveau de la nuque et du chanfrein. On y fixe une longe courte (1,50 m) pour mener le cheval et l'attacher.
Au travail
  1. Présentez le licol ouvert au cheval, en le plaçant devant le bout de son nez. En remontant vers le haut, glissez la muserolle le long du nez du cheval, une main de chaque côté de sa tête.
  2. Faites passer la têtière par dessus la nuque du cheval. Prenez soin de ne pas remonter brusquement le licol, de façon que les boucles de la muserolle ne viennent pas cogner sur les apophyses zygomatiques du cheval ; cette petite douleur, si elle est souvent répétée, peut suffire à lui faire appréhender le moment où vous lui mettez le licol.
  3. Bouclez correctement la têtière, sans la serrer.Assurez-vous que le licol est correctement ajusté : la boucle de la muserolle doit se trouver à deux doigts environ de l'apophyse zygomatique.
  4. On doit pouvoir glisser un poing sous la sous-gorge. La boucle d'attache doit être à quelques centimètres des ganaches, sans permettre au menton du cheval de sortir de la muserolle en cas de traction.
  5. Amenez le cheval jusqu'au point d'attache. Passez l'extrémité de la longe dans l'anneau et faites un nœud d'attache (voir ci-dessous). Ce noeud ne se défera pas, mais vous pourrez le dénouer facilement, d'un geste, en tirant sur l'extrémité de la longe, en cas de problème.
Le noeud d'attache
Il ne faut jamais attacher un cheval avec un nœud ordinaire. Pour peu que le cheval tire un peu, vous ne pourrez plus le défaire. De surcroît, cela serait très dangereux si le cheval tirait au renard. On n'attache pas non plus un cheval avec les rênes : il se blesserait la bouche ou se couperait la langue en tirant.

Mené par le bout du nez

Le plus fort, c'est lui!
Il n'est pas question de lutter en force avec un cheval mené en licol: avec ses 500 kg (ou même 150 pour un petit poney), il pourrait nous traîner où il veut. C'est pour cette raison qu'il est important de faire les bons gestes. Ce sont eux qui disent au cheval: "Voilà, un dominant. Il sait te diriger, tu peux lui faire confiance." Des gestes incertains ou maladroits inquiètent le cheval ou lui laissent deviner que vous n'êtes pas capable de le mener correctement. Dans ce cas, il se met à faire ce qu'il veut, ce qui peut être dangereux et pour lui et pour vous.
Comment mener le cheval
Pour mener votre cheval, placez votre main droite sur la longe, 20 à 50 cm sous la boucle d'attache.Tenez l'extrémité de la longe de la main gauche. Marchez à côté de votre cheval, à peu près à hauteur de son épaule, et non devant lui : vous vous feriez marcher sur les talons. Si le cheval va trop vite, donnez de petits coups secs sur la longe, tout en le ralentissant de la voix.
Le cheval qui tire au renard
Dans la nature, l'instinct de fuite est l'un des comportements de survie du cheval. en cas de danger, il doit pouvoir s'enfuir très vite. C'est son meilleur, et presque son seul moyen de défense. L'attacher le nez au mur brime cet instinct profond, et certains chevaux paniquent violemment si quelque chose les effraient alors qu'ils se trouvent à l'attache : ils se mettent à tirer de toutes leurs forces, prenant appui sur les antérieurs, dans une position qui rappelle celle d'un chien de chasse cherchant à tirer un renard hors de son terrier, d'où l'expression. Cette attitude est très dangereuse. Si le licol ou la longe cède, le cheval risque de se retourner et la chute sera rude. Cela peut aussi provoquer des lésions au niveau des vertèbres cervicales.

La notion de territoire

Le cheval, contrairement à l'âne, n'est pas un animal territorial. C'est un vagabond migrateur qui se déplace en fonction de ses besoins alimentaires.

La notion de territoire dans la nature

Les chevaux ne sont pas territoriaux. Les mâles, accompagnés de leur harem, se côtoient donc facilement sur les lieux de pâturage ou aux points d'eau pour former de grands troupeaux. Mais attention, ces gigantesques hardes restent composées de multiples familles bien distinctes.
Le sens de la propriété
De très nombreux animaux sont territoriaux. Ils ont un sens aigu de la propriété. Ils interdisent généralement l'accès de leur "propriété privée" aux membres de leur propre espèce et du même sexe. Ainsi le chat mâle est-il prêt à se battre si un autre matou a le culot de venir chasser sur ses terres, car les espèces territoriales ne défendent l'accès de leur parcelle qu'à leurs semblables, et non à tous les animaux.
L'âne est territorial, pas le cheval
La notion de territoire implique également la délimitation des frontières du domaine par son propriétaire. Faute de clôtures, les animaux se contentent de laisser des messages visuels et olfactifs à leurs congénères. Ils déposent leurs excréments tout autour de leurs terres ou se frottent contre la végétation pour l'imprégner de leur odeur. L'âne est typiquement un animal territorial. Les mâles, restent sur leur terres et les défendent contre tous les autres ânes mâles. Ils accueillent, en revanche, les femelles et s'accouplent avec celles qui traversent leur espace vital (si elles sont en chaleur).
Un nomade polygame
Les chevaux n'entrent absolument pas dans ce schéma. Ce ne sont pas des animaux territoriaux, contrairement à la plupart des ongulés. Le mâle n'attend pas fermement sur ses terres le passage des juments. Il se déplace avec ses compagnes, sans que rien ne le retienne à la terre. C'est donc un nomade polygame, plutôt qu'un sédentaire solitaire et opportuniste. Les chevaux vagabondent donc, comme les zèbres de plaine, en grands troupeaux composés de nombreux harems distincts. Ils restent néanmoins le plus souvent dans la même région tant que la nourriture et l'eau abondent. Mais s'ils sont casaniers, c'est par conformisme et non par attachement à leur terrain. On appelle "domaine vital" l'espace au sein duquel se cantonnent les chevaux libres.
Migrations
En cas de pénurie, les chevaux peuvent migrer vers une autre région plus fertile. Ils utilisent alors toujours les mêmes chemins de transhumance et se rendent dans les mêmes herbages d'une année à l'autre.
Les chevaux ont des amis
La grosse différence entre les animaux territoriaux (comme les ânes) et ceux qui ne le sont pas (comme les chevaux) réside dans les rapports sociaux. Chez l'âne, le seul lien très fort qui se développe entre deux individus concerne la mère et son petit. Chez le cheval, au contraire, des liens d'affection étonnants se tissent entre adultes des deux sexes.
Nomades, mais casaniers
Dans les Pyrénées, les mérens ou les pottocks sont lâchés dans la montagne sur de vastes territoires. Ils rejoignent souvent tout seuls les mêmes estives que l'année précédente, par la même route de transhumance. Ils passent ensuite l'été au sein du même "domaine vital", ce qui explique que leurs éleveurs ne les perdent pas. Ils couvrent toutefois beaucoup de terrain et il n'est pas toujours facile de les retrouver, même dans le coin de montagne où ils se cantonnent.

La notion de territoire au pré

Bien que l'homme ait perturbé les structures de la vie sociale des chevaux en castrant la plupart des étalons, on retrouve des vestiges de cette "culture" dans le mode de vie que mènent nos montures au pré. De leur passé de nomades vivant en famille, les chevaux ont gardé une propension étonnante à développer des amitiés.
Un espace réduit
Les chevaux domestiques ont rarement beaucoup d'espace à leur disposition. Par ailleurs, personne n'ose lâcher plusieurs étalons ensemble dans une même pâture. La vie de nos monture, même au pré, ne ressemble donc que de loin à celle que menaient leurs ancêtres. Toutefois, on constate que, même sur de petites parcelles, aucun cheval n'accapare une portion du terrain pour son usage exclusif. Les individus dominants chassent parfois leurs subalternes du point d'eau ou du roundball de foin, mais cela n'a aucun rapport avec la notion de propriété privée. Ils entendent juste manger et boire avant leurs inférieurs hiérarchiques.
Les copains d'abord
Sur le plan des rapports sociaux, on notera que des paires d'amis se sont constituées au sein du groupe. Les copains sont faciles à reconnaître: ils restent toujours proches les uns des autres et se prodiguent souvent des grattages mutuels. Au moment de la distribution du repas, on se rendra compte que les rapports amicaux sont indépendants des rapports de dominance. On peut être amis sans être égaux! Cette faculté à tisser des liens d'amitié est particulière aux chevaux. Ils l'ont sans doute développée grâce à leur vie de famille, non territoriale.
Les indices du pré
Si l'on prend la peine d'étudier un pré dans lequel pâturent des chevaux, on peut faire de nombreuses observations. Tout d'abord, on repérera les sentiers par lesquels les animaux se déplacent. En empruntant toujours le même chemin, ils finissent par dessiner des sentes dépourvues de végétation. On découvrira aussi la zone de roulage, toujours la même, généralement assez poussiéreuse. Enfin, en étant un peu plus attentif, on s'apercevra que les animaux se reposent souvent aux mêmes endroits. Si les chevaux n'ont pas un grand sens de la propriété, ils savent privilégier le confort dans leurs habitudes...