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Longes, caveçons et surfaix

De la simple détente en longe au travail des voltigeurs professionnels en passant par le débourrage du poulain, longe, caveçon et surfaix sont des harnais indispensables dans une écurie.

S'intéresser au matériel

Souvent, le travail en longe, comme l'ensemble du travail au sol, est un peu négligé en équitation classique. Du coup, on n'accorde pas toujours au matériel nécessaire toute l'attention qu'il mérite.
Le caveçon
En équitation classique, le caveçon est considéré comme un harnais indispensable lors du débourrage du jeune poulain. Il permet en effet un contrôle plus énergique que le licol sans nécessiter pour autant l'accoutumance au mors. Cependant, le caveçon n'est pas un harnais doux, loin de là. Sa muserolle rembourrée cache une ferrure assez lourde qui peut blesser le cheval si le harnais est mal ajusté ou utilisé avec brutalité.
Comment choisir un caveçon?
Pour être à la fois efficace et confortable, le caveçon doit être parfaitement ajusté à la tête du cheval : la muserolle doit venir à deux doigts des apophyses. Lorsqu'elle est placée plus bas, la moindre tension sur la longe provoque une pression douloureuse sur le bout du nez. Si elle est placée plus haut, elle risque de cogner contre les apophyses et de provoquer une blessure. Le montant lui-même, généralement placé un peu plus haut que sur un filet, ne doit pas blesser les apophyses, ni se rapprocher dangereusement de l'œil. Faites des essais avant d'acheter et préférez un modèle qui se règle en de multiples points.
Une bonne stabilité
La tension étant parfois forte, le caveçon doit rester en place sans qu'il faille «garrotter» le malheureux cheval. Pour cela, il doit posséder une double sous-gorge bien placée. Certains modèles comportent un frontal réglable, ce qui permet de donner leur juste place aux montants. Une courroie reliant le montant au haut de la muserolle contribue à la stabilité générale du harnais en cas de tension.
Cuir ou nylon?
Les modèles en cuir de qualité, avec une muserolle généreusement rembourrée, sont souples et confortables en même temps que solides. On trouve aussi sur le marché des modèles en nylon, un peu moins chers et moins confortables, mais qui peuvent convenir s'ils sont bien conçus.
Le coin du pro
Lorsqu'on travaille en longe sur le filet, on doit éviter de placer le mousqueton directement sur l'anneau du mors qui risque de glisser latéralement dans la bouche en cas de traction. Mieux vaut passer la longe par-dessus la nuque et l'accrocher du côté opposé à la main de travail. évidemment, changer de main devient alors un vrai casse-tête. Il ne faut pas songer aux exercices où le cheval changerait seul de main.
Pour remédier à ce problème, on utilise une alliance de longe, petit harnais fort simple muni de deux mousquetons que l'on fixe chacun sur un anneau du filet. La longe est fixée à une boucle située au centre de l'alliance, en dessous. Changer de main ne nécessite plus aucune manipulation.
Combien ça coûte?
Un caveçon en cuir haut de gamme coûte plus de 100 € et un caveçon de qualité en nylon 65 € environ. On en trouve à partir de 25 €, mais il ne s'agit pas de harnais convenant à un usage intensif.
Choisir une longe
La longe doit avant tout être solide, notamment au niveau de la boucle d'attache. Examinez avec attention les coutures et les mousquetons. On trouve surtout, sur le marché, des longes en coton ; en synthétique, elles brûlent les mains. Certains modèles sont munis d'arrêtoirs en cuir qui évitent que la longe ne file entre les doigts lorsque le cheval cherche à prendre la main. Ils sont plus chers. Une bonne longe de travail doit mesurer au moins 8 m, ce qui permet au cheval de travailler sur un cercle de 13 à 18 m de diamètre (le longeur décrivant lui-même un petit cercle). Vous pourrez parfois choisir entre différents coloris. Comptez une quinzaine d'euros pour une longe suffisamment solide.
Le bon geste
Même pour un simple travail enrêné, il est toujours préférable de protéger le garrot et le dos du cheval par un pad ou un tapis épais placé entre le surfaix et la peau.

Un surfaix, pourquoi ?

Vous êtes voltigeur, vous voulez simplement longer votre cheval avec un enrênement, vous êtes passionné par le travail aux longues rênes, vous cherchez un simple surfaix de couverture? Vos priorités ne sont pas les mêmes,  votre dépense non plus
Des qualités indispensables
Néanmoins, un bon surfaix doit toujours présenter certaines qualités.
  • Il possède deux coussinets épais, l'un à droite et l'autre à gauche du pont, qui interdisent toute friction du harnais sur le garrot.
  • Un double système de sanglage permet de l'ajuster sans le déséquilibrer.
  • Une protection au niveau des boucles de sanglage évite les pincements et les frictions.
Un surfaix pour enrêner
Le surfaix destiné au travail en longe avec des enrênements ou au travail aux longues rênes doit surtout permettre des réglages à différentes hauteurs. Il est donc muni de nombreuses boucles dans lesquelles on peut glisser courroies et cordelettes, ou auxquelles on peut fixer des mousquetons. Les modèles «professionnels» possèdent jusqu'à onze boucles.
Le surfaix de voltige
Le choix du surfaix de voltige est déterminant pour la sécurité des voltigeurs et la qualité de leur travail. Ses poignées doivent être solidement fixées, bien placées et suffisamment dégagées pour permettre des prises de mains faciles. Soyez également exigeant sur la qualité du sanglage (deux points sont indispensables) qui doit assurer le confort du cheval et la stabilité des voltigeurs.
Combien ça coûte?
On trouve des surfaix simples en toile, munis de 3 ou 5 boucles, pour une centaine de francs français. Pour un surfaix haut de gamme en cuir, équipé de 8 ou 10 boucles larges à rouleau, il faut compter 45 €. Un bon surfaix de voltige coûte environ 100 €.

Montées et descentes au pas

Après les premières leçons, on a vite envie de découvrir les plaisirs de se promener dans les prés et les bois. Mais le terrain n'est pas toujours aussi plat et égal que dans un manège ou une carrière. Voici quelques conseils pour bien réagir.

Un effort pour le cheval

En montée, le cheval se fait souvent prier. En descente, il a tendance à se laisser emporter par son poids et à accélérer. Dans les deux cas, il faut bien accompagner le mouvement tout en maintenant sa monture à l'allure désirée. Monter ou descendre demande au cheval, tout comme à nous, un effort particulier. Pour conserver son équilibre et affronter le relief il met à l'épreuve ses muscles et ses articulations. Le rôle du cavalier est alors de contribuer à l'équilibre de sa monture et de la soulager autant que possible dans son effort.
Monter
  1. Marchez d'un bon pas jusqu'au pied de la pente. Imprimez une nette pression des mollets pour que le cheval aborde la côte avec allant. Prenez appui sur vos étriers et mettez-vous en équilibre au-dessus de la selle, comme à l'obstacle. Raccourcissez un peu les rênes, mais gardez les coudes souples: le mouvement de balancier de l'encolure est très marqué pendant l'effort et vous devez l'accompagner.
  2. Entretenez l'impulsion avec les mollets. Gardez les rênes tendues, les mains légèrement écartées pour maintenir votre cheval dans l'axe de la pente. Votre buste est franchement incliné: si la déclivité est importante, il est parallèle à la pente. Vous pouvez saisir une poignée de crins dans une main pour assurer, si nécessaire, votre équilibre. Arrivé en terrain plat, rasseyez-vous et rallongez les rênes.
Descendre
  1. Amenez votre cheval au début de la descente. Laissez-le étendre un peu l'encolure afin qu'il puisse évaluer la pente. Fermez les jambes pour l'engager lentement dans la descente et ouvrez les doigts pour laisser les rênes s'allonger. Le cheval a besoin d'agir librement avec son encolure. Les rênes restent néanmoins tendues. Votre buste doit être perpendiculaire à la pente ou se redresser à la verticale, selon l'importance de la déclivité. Prenez appui sur les étriers et soulevez légèrement vos fesses de la selle. Cela dégage le dos du cheval et lui facilite la tâche.
  2. Votre buste ne doit pas trop partir vers l'avant: maintenez-le toujours proche de la verticale afin de ne pas peser sur les épaules du cheval, ce qui le déséquilibrerait. Vous pouvez prendre appui des deux mains sur la base du garrot, mais prenez soin de conserver les rênes tendues. En arrivant au bas de la pente, soutenez les poignets et fermez les doigts pour prévenir toute accélération du cheval. Une fois en terrain plat, rasseyez-vous et ouvrez les doigts.
La descente demande aussi de l'impulsion
Aussi étrange que cela puisse paraître, la descente autant que la montée demande de l'impulsion : cela ne signifie pas vitesse, mais volonté du cheval de se porter en avant en équilibre. Du côté du cavalier, il faut faire corps avec l'action en anticipant les situations. Ne précédez pas votre cheval, mais ne restez pas non plus, par crainte, en arrière de l'action. Du courage, de l'équilibre : vous verrez que le principe reste le même que l'on descende un talus au pas ou que l'on franchisse une difficulté en cross.
Le coin du pro
Si le cheval n'a pas de raison particulière de grimper un tolus, il est naturellement tenté de se remettre perpendiculairement à la pente, ou même dans le sens de la descente: cela lui paraît bien plus facile ! Pour éviter cette dérive, gardez les rênes tendues et écartez légèrement les mains: cela «encadre» le cheval. Des jambes présentes encouragent le cheval et préviennent les accès de paresse.

Toutes les écoles ne préconisent pas la même attitude

Vous verrez sans doute, sur certaines photos ou dans la réalité, des cavaliers franchir des talus en restant profondément assis dans leur selle. En monte américaine, par exemple, les étriers sont chaussés trop longs pour qu'il soit question de se mettre en suspension au-dessus de la selle ! Mais la selle américaine est adaptée à ce type de monte et les chevaux sont dressés en conséquence. Mieux vaut ne pas chercher à imiter sans comprendre !
Attention, danger !
  • Il ne faut pas vous engager dans une descente si vous n'êtes pas sûr de vous et de votre cheval. Si celui-ci s'énerve ou tente de prendre la main, mettez-le sur un cercle (en raccourcissant si nécessaire la rêne intérieure) et obligez- le à ralentir avant de s'engager.
  • Évaluez soigneusement l'importance de la pente, la qualité du terrain et les éventuelles branches qui pourraient vous gêner. Si le terrain est glissant, caillouteux ou excessivement boueux, choisissez un autre passage.
  • Si vous êtes avec d'autres cavaliers, gardez vos distances, mais sans vous laisser distancer : votre cheval serait tenté de rattraper ses congénères au galop !
A éviter
Le but est de se faire aussi léger qu'une plume et de ne pas entraver les mouvements du cheval. En descente, ne vous asseyez pas lourd ment dans la selle en rejetant les épaules vers l'arrière. cela pèse sur les reins du cheval et lui écrase les jarrets (toutes proportions gardées, selon votre poids !).
En montée, évitez de projeter votre buste vers les oreilles en avançant les fesses au-dessus du pommeau : cela déplace votre poids sur les épaules du cheval, qui ont déjà fort à faire ! En montée comme en descente, vos jambes doivent rester à leur place, légèrement en arrière de la sangle.

Après la première leçon montée

Une fois que le poulain a accepté l'idée que l'on puisse lui monter dessus, il faut lui inculquer les éléments de base de son éducation de cheval monté : en avant, stop, on tourne !

La suite logique

Si le poulain a été bien éduqué en main, les premières leçons monté se dérouleront dans le calme. Soyez précis.
Au travail
Cette leçon type concerne un cheval déjà familiarisé avec le filet et la selle, qui accepte d'être monté et qui a déjà travaillé suffisamment en longe pour obéir aux principaux ordres donnés à la voix.
  1. Avant de monter, procédez à un bref échauffement en longe. Il vous donnera l'occasion de faire «réviser» au cheval les ordres à la voix, qui vous seront très utiles quand vous serez sur son dos. Amenez le poulain sur la piste du rond de longe, puis éloignez-vous et donnez-lui l'ordre de marcher.
  2. Poursuivez la détente avec quelques tours au trot. Demandez plusieurs transitions et quelques arrêts en utilisant la voix. Félicitez-le et caressez-le. Ne travaillez pas plus de 10 min. Ramenez le poulain au box et harnachez-le avec une selle, un filet et un caveçon, puis amenez-le dans la carrière ou le manège. Vous devez vous faire aider pour la suite du travail.
  3. Attachez la longe au caveçon. La personne qui vous aide tient le poulain pendant que vous montez, puis elle le mène à la longe sur la piste. Ensuite, le poulain doit rester arrêté. Le longueur s'éloigne. En même temps que vous donnez au cheval l'ordre vocal d'avancer, fermez vos jambes pour exercer une nette pression du mollet. Si besoin est, le longueur encourage le mouvement en avant. Dès que le cheval se porte en avant, caressez-le. Surtout, ne gardez pas vos jambes serrées une fois que le cheval marche.
  4. En inclinant légèrement votre la buste en arrière, dites «Oooh» (ou le terme que vous avez choisi pour arrêter le cheval) en fermant les doigts sur les rênes pour exercer une tension assez franche, explicite. Le longeur se déplace vers l'avant-main pour souligner votre ordre. Dès que le cheval s'arrête, rendez les rênes et félicitez-le abondamment. Recommencez la mise en marche et l'arrêt deux ou trois fois.
  5. Essayez ensuite de faire comprendre au cheval le principe de la direction : écartez la main droite pour tourner à droite, en rendant franchement la rêne gauche. Encouragez le cheval à se porter en avant afin qu'il ne s'arrête pas. Le longeur encourage le mouvement en se déplaçant dans la bonne direction. Recommencez deux ou trois fois de chaque côté, puis accordez une récréation au poulain.
  6. Si vous avez le sentiment que le cheval a compris ce que vous attendez de lui - ce qui ne se fait pas en une séance - la longe peut être retirée. Le longeur restant près de la tête du cheval, marchez sur la piste et redemandez quelques départs et quelques arrêts. Tournez ensuite pour décrire un grand cercle à chaque main. Pendant tout ce travail, le longeur évite d'intervenir mais reste à hauteur de l'épaule du cheval, prêt à le canaliser si nécessaire.
    N'abusez pas de la patience du cheval : toutes ces nouveautés l'intéressent mais le fatiguent. La séance ne devrait pas dépasser 20 minutes.
  7. A la séance suivante, commencez le travail avec un cheval longé, le temps de réviser les connaissances acquises. Ensuite, travaillez sans la longe. Lorsque vous vous sentez sûr de vous au pas, essayez quelques départs au trot et quelques transitions du trot au pas. Peu à peu, au fur et à mesure que le poulain progresse, les séances de travail peuvent s'allonger un peu.
Le bon geste
Quand vous êtes sur son dos, le poulain vous écoute. Un bon débourrage se commence en longe, à la voix. Une fois sur son dos, continuez à utiliser la voix. Mais attention : accompagnez les aides avec l'ordre équivalent à la voix, félicitez le poulain avec une intonation chaleureuse, mais évitez de lui parier en permanence, sinon il ne vous écoutera plus.
Le coin du pro
N'oubliez pas qu'un jeune cheval a une capacité de concentration très réduite. Après 8 à 10 min de travail, il «décroche». Pour le poulain en début d'apprentissage, une séance, même très courte, est pleine de nouveautés. Tant que son intérêt est bien éveillé, le cheval absorbe volontiers ce que vous lui apprenez. Dès qu'il se fatigue ou s'ennuie, il se désintéresse de ce que vous faites. Il n'a plus envie d'apprendre. Savoir maintenir l'intérêt du cheval, donc son envie d'apprendre, est essentiel durant tout le dressage. Pour y parvenir, demandez peu à la fois, variez le travail et ne perdez jamais de vue la notion de jeu et de plaisir.

Les routiers

Les routiers rappellent l'origine militaire du concours complet, qui fut d'abord conçu comme une sorte de marathon destiné à éprouver la résistance des chevaux d'armes. Ces parcours «sur routes et sur sentiers» doivent être bien préparés.

Quatre phases pour une épreuve

Les routiers font partie de ce « tout » qu'est l'épreuve de fond. Le cavalier doit s'efforcer d'exploiter ces deux parcours pour permettre au cheval un bon échauffement et une bonne récupération.
Le premier routier
Le premier routier, phase A de l'épreuve de fond, est un parcours de 2 400 à 3 200 m sur route et sur sentiers, à effectuer en principe au trot ou au petit galop. Le concurrent peut toutefois choisir librement son allure. Ainsi, certains cavaliers préfèrent faire alterner pas et petit galop, tandis que d'autres adoptent un trot rapide et régulier. Le cavalier a également le droit de descendre de son cheval et de marcher ou de courir à côté de lui s'il le souhaite.
Une bonne mise en route
Le premier routier a une fonction de mise en train. Ce parcours d'une dizaine de minutes fait office d'échauffement avant le steeple. Quelques minutes de détente au pas et au petit trot suffisent avant le départ du routier. Ensuite, les cavaliers choisissent leur allure. D'une manière générale, il semble admis qu'un parcours mené dans un trot rapide et régulier fatigue moins le cheval qu'une alternance de pas et de petits galops. Mais certains chevaux très chauds refusent de conserver le trot : il vaut mieux alors les laisser galoper et reprendre le pas de temps à autre.
Le second routier
A l'arrivée du steeple, le concurrent entame le second routier : de nouveau, parcours sur routes et sur sentiers. Cette fois, le cheval doit parcourir 4 500 à 5 500 m. Après le second routier, le concurrent marque une pause de quinze minutes avant le départ du cross. La visite vétérinaire se déroule pendant ces quinze minutes. De nombreux cavaliers gardent un bon rythme sur le second routier afin d'accumuler quelques minutes d'avance qui viendront prolonger le temps de récupération accordé au cheval avant le cross.
Reprendre son souffle
A l'arrivée du steeple, la plupart des concurrents laissent leur cheval continuer au galop, en ralentissant progressivement, jusqu'à ce qu'il repasse au trot. Un retour progressif au calme après l'effort permet une meilleure récupération qu’un arrêt soudain de l'activité. Ainsi, pendant le second routier, le rythme cardiaque du cheval ralentit doucement, son souffle se calme, ses muscles sont peu à peu moins sollicités. Le ralentissement progressif de l'activité prévient les raideurs et les courbatures.
Faut-il descendre ?
Certains cavaliers choisissent de descendre de cheval, pendant une partie du second routier, afin de permettre au cheval une meilleure récupération. Le bénéfice n'est toutefois évident que dans le cas d'un cavalier assez lourd. Le cavalier doit être lui-même assez en souffle pour résister à cet effort après le steeple (on arrive en général un peu essoufflé) et rester «frais» pour le cross.

Préparer les routiers

Les routiers se courent chronomètre en main : cela permet au concurrent de régler l'allure de son cheval, ni trop lente, ni trop rapide.
Doser l'effort
Malgré leur apparente simplicité, les routiers doivent être gérés quasi scientifiquement. Il s'agit de demander au cheval exactement l'effort nécessaire, ni plus, ni moins. Une bonne connaissance de la physiologie de l'effort, et de son cheval, permet au concurrent de tirer le meilleur parti possible de ce parcours.
Montre en main
Seule l'expérience permet au cavalier de bien choisir sa vitesse sur un routier. Le plus simple est de s'exercer chronomètre en main, en utilisant les bornes routières pour adapter son rythme au trajet parcouru. On apprend ainsi peu à peu à jauger l'allure de son cheval selon la vitesse requise.
La mise en souffle
L'entraînement a aussi pour objectif de permettre au cavalier d'évaluer les possibilités de sa monture et sa résistance à l'effort. Certains chevaux s'essoufflent plus dans un trot rapide (surtout s'ils font des foulées peu économiques) que dans un galop mesuré. La préparation en vue des routiers peut évidemment se faire durant le travail quotidien de mise en souffle.

Le goût du jeu

Le jeu est un signe de vitalité. Un cheval heureux et en bonne santé conserve longtemps son tempérament joueur. Un bon dressage doit savoir tirer profit de ce goût du jeu.

Le jeu : un apprentissage

Les propriétaires de chiens ou de chats jouent souvent avec leurs animaux. Bizarrement, peu de cavaliers imaginent que leur cheval a lui aussi besoin de jouer et qu'à travers le jeu, il peut apprendre une multitude de choses !
Qu'est-ce que le jeu ?
Jouer, c'est imiter, faire «comme si», faire «semblant de». Pour les petits de nombreuses espèces (dont l'homme !), le jeu est le principe même de l'apprentissage. En imitant les adultes, les jeunes acquièrent les comportements qui leur permettront de survivre : reconnaissance du danger, choix des aliments, découverte de l'eau, attitude face à l'ennemi, hygiène, etc.
Le jeu qui consiste à «faire semblant de» est un entraînement à la vie. En jouant, le poulain apprend à se battre, à défendre sa place dans le groupe, à réagir en cas de danger. Il répète tous les gestes dans un contexte où ils n'ont pas de conséquences réelles.
Une soupape
Plus tard, le jeu n'a plus la même fonction éducative. Mais il reste important dans la vie de la plupart des espèces. C'est une soupape. Le jeu n'est pas la réalité : il permet donc de se défouler physiquement et psychiquement. C'est une détente qui élimine le stress et dédramatise les situations.
Découvrir la vie
Le poulain élevé au pré consacre plusieurs heures par jour au jeu. Il imite sa mère et les autres adultes, il se lance dans des courses-poursuites ou des combats fictifs avec les autres poulains. Il prête vie aux objets et mime les postures de défense, de fuite, d'intimidation. On peut ainsi le voir ronfler et se cabrer devant un seau, s'enfuir devant un papier qui vole.
Enfin, le poulain se livre à une exploration systématique de son environnement. Il contourne les objets, les flaire, les pousse du nez ou du pied, les mordille, les retourne. Tous ces jeux sont d'une importance vitale pour son développement.
Jeux d'équipe
Les chevaux qui vivent en groupe continuent à jouer. Les jeux collectifs permettent d'oublier momentanément la hiérarchie du groupe. Les chevaux se livrent quotidiennement à des courses-poursuites, à de fausses fuites devant de faux dangers. Ils instaurent aussi des jeux plus complexes, comme essayer à tour de rôle de prendre une place enviée, sur une butte par exemple. Ils se délogent en se mordillant, en se bousculant.
C’est pas la joie
Le cheval qui travaille, hélas, ne joue pratiquement plus. Non pas qu'il n'en éprouve plus le besoin, bien au contraire, mais il n'en a plus la possibilité. Privé d'échanges sociaux avec ses congénères, il vit dans un box qui ne lui offre guère de distraction.
C'est regrettable car le cheval au box subit de nombreuses contraintes et le jeu lui serait particulièrement profitable. L'expérience a été faite d'installer des jouets dans le box de certains chevaux : jouets en bois à coulisse ou à bascule, individuels ou pour deux. Ils ont été aussitôt beaucoup utilisés. Les chevaux qui en disposaient se montraient plus gais, plus sociables et plus calmes.
Bon à savoir
Le cheval appréciera d'avoir des jouets pour tromper son ennui. On peut concevoir toutes sortes de hochets, d'objets suspendus, de clochettes, de bâtons basculants ou de pièces de bois coulissantes, qu'il utilisera individuellement ou partagera avec son voisin de box. Il faut naturellement qu'ils soient solides et ne présentent aucun danger pour le cheval. Jouer avec son cheval

Pourquoi jouer ?

Jouer avec son cheval ou lui permettre de jouer n'est pas une perte de temps, loin de là. Le jeu développe son intelligence, sa capacité d'adaptation et son adresse. Il accroît la complicité entre le cavalier et sa monture. C'est aussi le meilleur remède pour lutter contre le stress et maintenir le moral du cheval au beau fixe.
Comment jouer avec son cheval ?
Lâchez votre cheval en liberté plusieurs fois par semaine (avec des protections). Essayez ensuite d'instaurer des échanges ludiques sous forme d'un apprentissage en liberté : suivre son maître dans toutes les directions en répondant à des indications de la voix, faire la révérence, s'asseoir, s'éloigner de vous et revenir à la demande. Mais faites tout cela en vous amusant : récompensez le cheval, félicitez-le quand il comprend. S'il ne respecte pas la règle, dites-le lui, mais surtout, pas de punitions, c'est un jeu !
Dès que le cheval se désintéresse du jeu, interrompez la séance. La notion de plaisir est fondamentale.
Le coin du pro
Attention à la routine et à l'ennui ! Chaque période de travail au cours d'une séance doit être courte (10 min maximum) et entrecoupée de moments de détente et de récréation. Faites en sorte que la séance de travail ne soit pas une corvée pour le cheval. Il sera ainsi heureux de vous voir et disposé à apprendre.

Déceler l’urgence

Il n'existe pas de service d'urgence pour les chevaux. Il est donc important que vous sachiez reconnaître les symptômes d'une urgence afin de pouvoir convaincre le vétérinaire de service de se déplacer au plus vite lorsque c'est nécessaire.

Les urgences à reconnaître

Face à l'urgence, il faut être préparé. Si vous savez reconnaître les situations nécessitant des soins rapides, vous pourrez agir avant qu'il ne soit trop tard.
La fourbure
Un matin, vous découvrez votre monture immobilisée dans une étrange posture. Elle est comme assise sur ses postérieurs, les antérieurs campés vers l'avant. Vous réalisez également qu'elle s'en est « mis plein la panse » durant la nuit : ventrée d'herbe fraîche, fugue avec razzia dans le sac à grains, etc. Appelez le vétérinaire d'extrême urgence. Refroidissez les sabots avec de l'eau fraîche. Ne déplacez pas l'animal.
Le coup de sang
Le lendemain d'une journée de repos au box, vous trouvez le comportement de votre cheval étrange lorsque vous le montez. Il semble ne pas vouloir avancer et a le dos noué. En outre, il transpire beaucoup et ses urines sont anormalement foncées. Mettez immédiatement pied à terre et ramenez le cheval au box. Donnez-lui à boire une eau fraîche et claire. Couvrez-lui le dos en attendant le vétérinaire.
Le coup de chaleur
Par temps chaud et humide, votre cheval présente un comportement anormal. Il semble faible. Il titube, halète ou frissonne. Étonnamment, il ne transpire plus alors qu’il fait une chaleur étouffante. Prenez la température de votre monture pour confirmer le diagnostic. Lors d'un coup de chaleur, on note une forte fièvre (température supérieure à 40° C). Mettez votre cheval à l'ombre. Arrosez-le d'eau fraîche et encouragez-le à boire régulièrement. S'il a beaucoup transpiré, le vétérinaire vous prescrira, entre autres, des électrolytes.
L'obstruction œsophagienne
Peu après avoir mangé sa ration de granulés, le cheval semble vouloir vomir (ce dont il est physiologiquement incapable). Il a la tête basse. De la salive et de la nourriture s'écoulent de ses naseaux. Empêchez-le de continuer à s'alimenter ou à boire. Appelez le vétérinaire de toute urgence. Tenez la tête de votre animal le plus bas possible en attendant le praticien. Vous pouvez aussi essayer de masser doucement le dessous de son encolure (l'œsophage) en direction de la bouche pour tenter d'aider à l'évacuation du bouchon.
Les coliques
Le cheval semble souffrir. Il se regarde les flancs avec inquiétude et se roule compulsivement. Il gratte le sol, s'agite. Prenez le pouls du cheval (sous la ganache) et sa température rectale. Appelez ensuite le vétérinaire en lui communiquant ces données. En attendant son arrivée, mettez un panier au malade afin qu'il ne puisse plus grignoter. Si le cheval n'est pas trop agité et si son pouls n'est pas trop rapide, on peut le faire marcher doucement en main. Sinon, mieux vaut le laisser au box et l'empêcher de trop se rouler.
Clou de rue
En promenade, le cheval se met subitement à boiter « à patte cassée ». En regardant le pied, on découvre un clou (ou tout objet dur et pointu) planté dans la corne. Si le clou n'est pas resté en place, on décèlera l'accident à la chaleur anormale de la corne blessée. Ne retirez pas le clou vous-même. Il est important pour le vétérinaire de vérifier par lui-même la profondeur de la pénétration. Contentez-vous donc de le couper si nécessaire afin qu'il ne s'enfonce pas davantage.
Coups et blessures
Votre cheval a reçu un coup ou s'est blessé. Il boite sévèrement ou présente une plaie. S'il saigne de manière abondante, par jets successifs, une artère a été touchée. Comprimez la plaie avec une compresse stérile et froide. Bandez éventuellement la plaie avec un pansement compressif. Si ce n'est pas possible, comprimez la plaie avec la main jusqu'à l'arrivée du vétérinaire. De toute façon, ne déplacez pas l'animal. Il peut s'être fait une fracture ou s'être rompu un tendon. Sans compter que le mouvement favorise les hémorragies. Si le cheval ne saigne pas trop, arrosez doucement la plaie avec de l'eau fraîche. N'appliquez aucun produit tant que le vétérinaire n'est pas arrivé. Vous pouvez, toutefois, protéger la plaie avec un pansement propre en attendant l'homme de l'art.

Les signes de gravités

Dans les urgences, chaque cas est particulier. Seul le vétérinaire peut établir un diagnostic pertinent et se risquer à prescrire le traitement qui convient. Le propriétaire doit néanmoins pouvoir informer le praticien des signes de gravité qu'il a détectés.
La fièvre
Chez le cheval elle commence à 39° C. Au dessus de 40, il faut s’inquiéter.
Le pouls
Il n’a d’intérêt qu’au repos. On le prend sous la ganache ou en de nombreux endroits du membre antérieur. Supérieur à 50 battements par minute, il doit inquiéter. Le pouls s’accélère avec l’aggravation d’une colique, par exemple. C’est un excellent indicateur de l’évolution de la maladie.
La respiration
Elle doit être lente (de 8 à 12 cycles par minute) et profonde. Une respiration rapide (halètement) ou superficielle n’est pas normale.
Les bruits intestinaux
Les gargouillis et autres borborygmes que produit l’intestin, sont signes de bonne santé. Leur augmentation anormale ou, pire, leur disparation sont des signes de gravités lors des coliques.
Les crottins et les urines
La disparition des crottins signale l'arrêt du transit intestinal. C'est un signe de gravité des coliques. La coloration foncée des urines accompagne une destruction massive de globules rouges ou des muscles (dans les coups de sang).
La couleur des gencives
Des gencives très pâles peuvent révéler une anémie (avec un pouls rapide). Ces muqueuses peuvent aussi être jaunâtres en cas de jaunisse ou, plus grave, rouges piquetées de points violacés (pétéchies) en cas de choc.
La souplesse de la peau
Une peau qui a perdu sa souplesse et conserve les plis qu'on lui donne révèle une grave déshydratation.