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Enseigner l'arrêt et l'immobilité calme

A cheval, comme en voiture, la sécurité dépend beaucoup de la qualité des freins. C'est surtout vrai en extérieur, où le danger est omniprésent. Élément essentiel de l'éducation, l'arrêt peut être amélioré par un travail bien pensé.

Répéter pour progresser

Bien des chevaux se montrent agités et mal à l'aise à l'arrêt simplement parce qu'ils n'ont pas appris à bien se comporter. La solution ? Un peu de technique et du temps.
Au travail
Pour être amélioré, l’arrêt doit devenir un souci permanent. Soyez attentif à votre monture :
  • ne l’arrêtez pas sans y penser ;
  • ne lui imposez pas d’arrêts trop longs ;
  • ne le laissez pas redémarrer sans qu’elle ait reçu le signal du départ.
Comment procéder
  1. Travaillez d'abord les arrêts en main, étape particulièrement utile avec un cheval de randonnée. Prenez l'habitude de demander de fréquents temps de pause, toujours annoncés à la voix, pendant les petites activités quotidiennes : retour du pré, départ de promenade, etc. Dès l'immobilité, détendez nettement la longe et caressez. Une friandise donnée dans la seconde qui suit l'arrêt peut accélérer les progrès.
  2. La durée de ces arrêts en main est un élément très important de réussite. Au début, il suffit d'une à trois secondes : évitez de demander toujours le même laps de temps, sinon votre élève finira par redémarrer tout seul. C'est à vous de sentir combien de temps il est capable de supporter l'immobilité. N'augmentez que très lentement vos exigences.
  3. Bien sûr, de temps en temps, le cheval redémarre avant votre signal. Ne le laissez pas faire. Si vous êtes vigilant, il se pliera aisément à votre règlement. En cas de démarrage non commandé essayez de rétablir l'immobilité à l'aide d'un simple geste, suivi, si nécessaire, d'une secousse sur le licol. Une simple traction n'a guère d'effet dissuasif.
  4. Quand vous obtenez aisément des arrêts en main stables de dix à vingt secondes, vous pouvez commencer les essais en selle. Choisissez un environnement susceptible de vous faciliter la tâche : un autre cheval calme qui donnera l'exemple, des emplacements dépourvus d'herbe pour supprimer la tentation de brouter, etc. Mieux vaut dix arrêts réussis dans des conditions favorables qu'une alternance de réussites et d'échecs.
  5. Comme pour tout apprentissage, le bon usage des récompenses permet d'accélérer les progrès : relâchement des rênes, félicitations vocales et caresses. Dans les cas difficiles, ou pour des progrès rapides, la friandise est l'idéal. Quand l'immobilité est devenue facile et gardée sans problème vous pouvez commencer à récompenser moins souvent : une fois sur deux, puis sur trois, etc.
  6. N'augmentez la durée de l'immobilité que seconde par seconde. Prévoyez pendant vos promenades de nombreux arrêts « gratuits », juste pour vous entraîner, afin que l'opération devienne banale. Si vous ne vous arrêtez qu'en cas de nécessité, pour lire la carte, marquer un stop ou fouiller dans vos sacoches, vous n'êtes pas concentré sur votre cheval. Vous risquez de lui en demander trop ou de manquer de vigilance.
  7. Quand votre monture tient aisément des arrêts prolongés et ne redémarre qu'à la demande, commencez à ménager de petites difficultés pour consolider cette éducation : bougez un peu dans la selle, réglez vos étriers, dépliez la carte, laissez un autre cheval vous dépasser puis s'arrêter un peu plus loin, etc. Mais, surtout, évitez les provocations excessives car elles pousseraient inexorablement le cheval à désobéir.
Bon à savoir
Pour faire des arrêts de qualité, dans le calme, le cheval doit se sentir à l’aise. Il est donc important de relâcher nettement la tension des rênes ou de la longe dès l’instant où il s’immobilise. La plupart des montures agitées à l’arrêt, luttent simplement contre des rênes tendues ou trop courtes qui les empêchent de se relaxer. Bien sûr, au début, lorsqu’on les relâche une seconde plus tard, l’animal va redémarrer. Il suffit de rassembler à nouveau les rênes, puis de rendre, et ainsi de suite, patiemment.

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